Nazareth Illit: Le maire refuse l’installation d’une école arabe destinée à la minorité

Dans le collimateur des organisations antiracistes en Israël

Nazareth, 17 janvier 2013 (Apic) Shimon Gafsou, le maire d’extrême-droite de la ville juive de Nazareth Illit (Haute Nazareth), fait à nouveau parler de lui. Malgré le fait que cette ville de 52’000 habitants compte désormais une dizaine de milliers d’Arabes israéliens (environ 20% de la population), en majorité des chrétiens, il refuse la présence d’une école arabe. Il a déclaré qu’il n’y aura « pas d’école arabe ici aussi longtemps que je serai en fonction », rapporte le quotidien israélien « Haaretz » du 17 janvier 2013.

Membre du parti « Israel Beiteinu », ce militant d’extrême-droite est depuis longtemps dans le collimateur des organisations antiracistes en Israël. En novembre dernier, il avait demandé que les habitants arabes de Nazareth soient tout simplement déportés à Gaza. Gafsou demandait également au gouvernement israélien d’arrêter de fournir des subventions publiques à Nazareth, parce que le « régime » dans cette ville est « une cinquième colonne », qui attend le bon moment « pour planter un couteau dans le dos de l’Etat ».

Judaïser la Galilée, peuplée en majorité d’Arabes

Shimon Gafsou a rejeté une demande de mettre sur pied une école arabe dans sa ville, arguant que derrière se cache des motifs « nationalistes provocateurs visant à perturber le statu quo ». Le maire souligne que Nazareth Illit a été fondée pour faire de la Galilée (peuplée d’une majorité d’Arabes) une terre juive. La ville « doit préserver ce rôle », a-t-il déclaré à l’Association des droits civils en Israël, qui lui avait fait cette demande au début du mois.

Bien que les habitants non juifs de Nazareth Illit soient en majorité des chrétiens, Gafsou a comparé la venue d’une école arabe à l’établissement dans la ville d’un cimetière musulman ou d’une mosquée. Il a assuré que cela n’arriverait pas tant qu’il serait le maire de cette ville.

La seule solution, payer une école privée

Bien que le cinquième des habitants de la ville soient des Arabes, ces citoyens ne peuvent disposer d’une école en langue arabe. 1’900 étudiants arabes doivent se rendre à l’extérieur pour suivre l’école, dont la plupart dans la ville voisine de Nazareth, où les écoles d’Etat sont surchargées. Les citoyens arabes de Nazareth Illit doivent donc s’inscrire dans des écoles privées, beaucoup plus onéreuses.

Gafsou a assuré que lui et la plupart des résidents de sa ville feraient tout ce qui leur est possible pour empêcher que Nazareth Illit change son caractère et perde son statut d’enclave juive en Galilée. La Coalition contre le racisme en Israël, dirigée par l’avocat Nidal Othman, a demandé que la justice enquête sur les déclarations de Gafsou et le condamne pour incitation à la haine raciale.

Avant Noël, Shimon Gafsou avait déjà attiré l’attention pour avoir interdit de placer un sapin de Noël – « un symbole chrétien » – sur une place de Nazareth Illit. Cette ville nouvelle a été créée au milieu des années 1950 en tant que colonie juive sur des terres confisquées à la municipalité du grand Nazareth et des villages palestiniens avoisinants. (apic/haar/be)

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