L’homosexualité n’est pas tolérée dans la société africaine
Rome, 21 février 2013 (Apic) Le cardinal ghanéen Peter Turkson, vu par certains comme un candidat sérieux au siège de Pierre, a récemment relié les abus sexuels à l’homosexualité. Il a affirmé que des scandales de pédophilie tels que vécus en Europe n’étaient pas envisageables en Afrique, parce que « l’homosexualité n’est pas tolérée dans la société », rapporte le 20 février le quotidien britannique « The Huffington Post ».
« Les systèmes traditionnels africains protègent, d’une certaine façon, sa population contre les abus sexuels », a affirmé le prélat ghanéen dans une interview donnée à la chaîne américaine « CNN » la semaine passée. Le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson a précisé que dans de nombreuses cultures et communautés africaines, les relations entre les personnes de même sexe n’étaient pas acceptées. « Le tabou culturel, la tradition ont gardé la société à l’écart de ses tendances », a-t-il affirmé.
Le cardinal a également rappelé son opposition à l’ordination des femmes, arguant que « ce n’est pas de la discrimination. C’est juste la façon dont l’Eglise a compris le sens de ce ministère ».
Les déclarations du cardinal ont offusqué aussi bien des représentants de la communauté homosexuelle que des associations de victimes d’abus au sein de l’Eglise. Le « Survivors Network of those abused by priests » (Réseau de personnes ayant été abusées par des prêtres) a déclaré « craindre pour la sécurité des enfants du diocèse du cardinal Turkson, s’il se voile autant la face concernant la présence d’abuseurs parmi ses prêtres. » L’association a souhaité que les « ignobles » déclarations du prélat le disqualifient dans la course à la papauté. « Il serait trop gentil de dire que Mgr Turkson est mal informé de la situation des abus sexuels par le clergé en Afrique », a affirmé le réseau. « Si l’on entend moins parler des crimes sexuels commis en Afrique, c’est principalement parce que les systèmes judiciaires, légaux et médiatiques sont moins développés ou plus laxistes qu’en Occident ». L’association de victimes dénonce également le lien « fallacieux » fait entre homosexualité et abus.
En 2003, l’autre prétendant africain au siège de Pierre, le cardinal Francis Arinze avait relié l’homosexualité à la pornographie, à l’infanticide et à l’adultère.
L’homosexualité est considérée comme un crime dans 37 pays africains. Le pays le plus répressif est certainement l’Ouganda, ou le projet d’introduire la peine de mort pour les gays est actuellement discuté au Parlement. (apic/huff/rz)
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