Le conclave pourrait élire pape un cardinal absent du conclave, un évêque, ou un simple prêtre

Une hypothèse pas impossible

Rome, 6 mars 2013 (Apic) Les cardinaux actuellement réunis en Congrégations générales à Rome tentent de dresser le portrait-robot du 266e pape à l’aune des défis de l’Eglise. Plusieurs noms de ’favoris’ figurent dans la presse. Si les cardinaux enfermés à clef dans la Chapelle Sixtine pour le conclave avaient du mal à se décider, ils pourraient choisir quelqu’un en dehors de leurs rangs : un cardinal non électeur, un évêque, voir un simple prêtre.

Le texte liturgique qui règle le déroulement de l’élection du successeur de Pierre, ’l’Ordo rituum conclavis’, prévoit en effet ces circonstances exceptionnelles. L’article 62 du texte souligne qu’un cardinal ou un évêque peut être élu sans être présent au conclave. Dans ce cas, le substitut de la Secrétairerie d’Etat, Mgr Angelo Becciu, devra se charger de prévenir personnellement l’élu avec «prudence et circonspection» afin qu’il rejoigne au plus tôt Rome et en évitant les journalistes pour ne pas «violer le secret du conclave». Une fois arrivé, l’élu devra accepter ou refuser de devenir évêque de Rome.

Le conclave pourrait ainsi élire un cardinal qui, pour une raison ou pour une autre, n’est pas présent lors du vote. La presse italienne émet ces jours-ci l’hypothèse – toutefois peu probable – que le choix des électeurs tombe sur un cardinal de plus de 80 ans, dont ceux chargés par Benoît XVI d’enquêter sur «l’affaire Vatileaks», afin de réformer la curie de toute urgence.

Un évêque ou un prêtre

Mais en dehors des cardinaux, on se plaît parfois à évoquer d’autres noms. Si en avril 2005 certains évoquaient la figure de Mgr Angelo Comastri, un proche de Jean-Paul II qui n’était pas encore cardinal, un nom revient parfois aujourd’hui, celui de Mgr Francesco Moraglia, 59 ans, patriarche de Venise depuis l’an passé.

Une autre hypothèse, plus improbable mais pas impossible, est laissée aux cardinaux : l’élection d’un homme qui ne soit pas encore évêque. Dans ce cas, peut-on lire dans l’article 64 de l’Ordo, le nouvel élu, s’il accepte d’être pape, devrait être immédiatement consacré évêque dans l’enceinte du conclave par le doyen du sacré collège. En l’absence du doyen et du vice-doyen, tous deux âgés de plus de 80 ans, cette tâche reviendrait au cardinal Giovanni Battista Re, qui présidera le conclave. Cette hypothèse est également évoquée dans la Constitution apostolique Universi dominici gregis, à l’article 88.

Là encore, des noms sont parfois évoqués, ou rêvés dans les milieux plus progressistes, dont celui du frère Timothy Radcliffe, l’ancien maître général des dominicains, déjà évoqué en avril 2005. Ce Britannique de 67 ans s’est fait connaître par ses analyses et prises de position ambitieuses et parfois décalées sur la société contemporaine et la situation de l’Eglise.

Dans les faits, la coutume a depuis longtemps conduit les cardinaux à désigner comme pape l’un de leurs pairs. Pourtant, l’histoire ne manque pas d’exemples de moines ou d’ermites élus souverain pontife. L’un des plus connus, Célestin V (1294), est aussi connu pour avoir renoncé à sa charge après six mois de règne !

Plus proche de nous, en 1958, les cardinaux réunis pour élire un successeur à Pie XII auraient été tentés par Mgr Montini, le futur Paul VI. Mais l’archevêque de Milan n’était pas encore cardinal. Le conclave n’avait pas alors osé élire un pape en dehors du sacré collège. Ce fut partie remise après la mort de Jean XIII en 1963. (apic/imedia/ami/mp)

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