«Un pape brésilien serait légitime !»

Brésil: Le plus grand pays catholique du monde suivra attentivement le conclave

Brasilia, 11 mars 2013 (Apic) Le Brésil, premier pays catholique du monde avec 123,3 millions de fidèles, croit de plus en plus fermement que le prochain pape sera brésilien. Alors que les 115 cardinaux seront réunis en conclave à partir de ce mardi 12 mars, un tel choix apparaît d’autant plus « légitime » pour les fidèles, que Mgr Odilo Scherer, le Cardinal de Sao Paulo, est l’un des favoris.

« Peut-être que Dieu nous prépare une surprise pour l’avenir ! » La petite phrase, accompagnée d’un discret sourire, a été prononcée par Mgr Leonardo Steiner, Secrétaire général de la Conférence des Evêques du Brésil (CNBB). Il s’est exprimé ainsi lors d’une conférence de presse donnée la veille du départ des cinq cardinaux brésiliens qui participeront à l’élection du prochain pape. Le prélat, pressé par les journalistes, a ajouté : « les chances que le successeur de Benoît XVI soit brésilien existent effectivement, car les cardinaux sont indépendants ».

Mobilisation des Brésiliens

Reportages télévisés, gros titres de la presse, mobilisation sur internet, déclarations de représentants des mondes politique et religieux… La succession de Benoît XVI à la tête de l’Eglise déchaîne les passions et nourrit l’actualité du géant sud-américain. D’autant que le Brésil, pays émergent et de plus en plus conscient de son poids sur la scène internationale, compte le plus grand nombre de catholiques au monde, avec 123,3 millions de fidèles (64,6% de la population), selon l’Institut Brésilien de Géographie et de Statistiques (IBGE). Le pays considère à ce titre qu’il est légitime que le prochain guide de l’Eglise catholique soit choisi parmi l’un des cinq « papabili » brésiliens (1).

Un nouveau pape pour une nouvelle période missionnaire

Au sein même de l’Eglise brésilienne, les prises de position ont été de plus en plus nettes, à mesure que les réunions de pré-conclave se sont succédées. Ainsi, Mgr Moacyr José Vitti, archevêque de Curitiba, dans le sud du pays, a rappelé que « durant de nombreuses années, le pape a été choisi au sein de l’Europe. Mais désormais, l’Eglise catholique est dans une période missionnaire, durant laquelle elle doit faire une nouvelle évangélisation. Et je pense que, dans cette perspective, ce serait très important d’avoir un pape brésilien ». Une analyse partagée par de nombreux hommes et femmes politiques, dans un pays officiellement laïc, mais où la religion est toujours très présente.

Faire revenir les pratiquants

Giberto Carvalho, le Secrétaire Général de la présidence de la république du Brésil, n’a pas fait mystère de sa préférence : « Il est évident que ce serait un grand honneur que le prochain pape soit de notre pays », a-t-il reconnu. Quant à Almir Franco de Sá Barbuda, l’Ambassadeur du Brésil au Vatican, il a assuré qu’il priait pour que prochain le prochain pape soit brésilien. « Ce serait une grande fierté pour mon peuple, en majorité catholique ». Et si le diplomate affirme que « personne ne va devenir catholique au Brésil parce que le pape est brésilien », la « curiosité » d’avoir un pape né dans le pays pourrait faire revenir dans les églises des catholiques pratiquants.

Mgr Odilo Scherer, candidat « sérieux »

Les fidèles semblent prudents mais confiants. Comme ce dimanche matin d’avant conclave, sur le parvis de l’Eglise…St-Benoît, dans le centre de Salvador de Bahia, au nord-est du pays. « Il serait temps que le pape soit brésilien ! » s’exclame Renato, sémillant sexagénaire, tout de blanc vêtu. « Parce que le Brésil est le plus grand pays catholique du monde. Et pourtant c’est toujours un Européen qui gagne ! »

« Si l’élection du prochain souverain pontife se décide sur la représentativité dans le monde catholique, estime Daniela, la quarantaine distinguée, le pape sera brésilien ou en tout cas sud-américain, car le continent représente la moitié des fidèles de la planète. Mais je pense qu’en plus, nous avons, en la personne de Mgr Odilo Scherer, le cardinal de Sao Paulo, un candidat crédible et sérieux. »

(1) Les cinq « papabili » brésiliens sont: Mgr Odilo Scherer, 63 ans, archevêque de Sao Paulo ; Mgr Joao Braz de Aviz, 64 ans, Préfet de la Congrégation pour la Vie consacrée et ancien archevêque de Brasilia ; Mgr Raymundo Damasceno Assis, 76 ans, archevêque d’Aparecida ; Mgr Magello Agnello, 79 ans, archevêque émérite de Salvador de Bahia ; Mgr Claudio Hummes, 78 ans, ex-archevêque de Sao Paulo.

(apic/jcg/rz)

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