Une assemblée «sérieuse, mais détendue»

Sion: Le cardinal Henri Schwery raconte son expérience du conclave

Sion, 13 mars 2013 (Apic) «Quand on a la foi, c’est très impressionnant!» Le cardinal Henri Schwery, évêque émérite de Sion, a raconté le 12 mars 2013, sur les ondes de la radio suisse romande «La Première», son expérience du conclave de 2005 qui avait vu l’élection de Joseph Ratzinger. Il décrit une assemblée «à la fois sérieuse et détendue» où les électeurs sont plus guidés par leur foi que par des manœuvres politiciennes.

Le cardinal Schwery rappelle à quel point il a été «impressionné» par son expérience du conclave. Loin des clichés et des idées reçues, il donne un témoignage authentique de la façon dont les choses se déroulent concrètement.

Tout d’abord, les cardinaux entrent dans la Chapelle Sixtine selon un ordre très précis, déterminé par le moment où ils ont été créés. «Comme des mulets à l’écurie», précise un cardinal Schwery très enjoué. Lors du vote, il raconte qu’il a écrit le nom de son favori sur un billet qu’il a ensuite soigneusement plié en quatre. Ensuite, chaque cardinal va déposer son billet, non pas dans l’urne, mais sur un plateau situé en face de l’autel. En posant le bulletin, les électeurs lisent à haute voix un encadré en latin affiché en face d’eux. Ils jurent ainsi que leur vote se réalise en «âme et conscience».

Un premier scrutin «tir aux pigeons»

Le cardinal Schwery explique que le premier scrutin auquel il a participé en 2005 aurait été une sorte de «tir aux pigeons». Beaucoup de cardinaux n’avaient eu qu’une seule voix. Trois ou quatre cardinaux avaient en revanche obtenu davantage de suffrages. Et «le lendemain, au deuxième scrutin, ceux qui n’avaient qu’une voix ont disparu», souligne l’ancien évêque de Sion.

Loin des manœuvres politiciennes

Le cardinal Schwery décrit une assemblée «à la fois très sérieuse et détendue», où les participants ne dédaignent pas de plaisanter. Il contredit l’idée, suggérée par le journaliste qui l’interviewe, que les débats se dérouleraient «comme sous la coupole fédérale», avec son lot d’intrigues et de manœuvres politiciennes. L’ancien évêque de Sion explique que les cardinaux sont cantonnés à leur place et qu’ils n’ont pas la possibilité de se déplacer pour discuter entre eux. Les électeurs sont en outre assis très près les uns des autres, et le moindre mouvement de l’un deux est perceptible pour ses voisins. Pour Mgr Schwery, il serait donc «impossible» que, comme on l’a parfois prétendu, des cardinaux transfèrent incognito des messages à l’extérieur de la salle.

Plus de «pasteurs» dans la curie

L’évêque émérite de Sion évoque également les critères qui, selon lui, devraient être privilégiés dans l’élection du nouveau pape. Mgr Schwery voudrait voir le sacre d’un cardinal qui soit «du terrain», qui ait une expérience de la gestion d’une paroisse et d’un diocèse. Dans le cadre d’un renouveau pastoral, il estime important que le futur pape ait eu un contact avec la base des fidèles.

Le prochain souverain pontife devra aussi avoir une bonne compréhension du Concile Vatican II. Il devra veiller à ce que ses textes soient «appliqués de façon approfondie», surtout au niveau des diocèses. Le cardinal valaisan souhaite aussi que la curie romaine soit dotée de plus de «pasteurs» et de moins de carriéristes. (apic/lapremiere/rz)

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