Le cardinal Henri Schwery à Rome pour l’intronisation du nouveau pape
Rome, 19 mars 2013 (Apic) « J’ai accueilli l’élection du cardinal Bergoglio avec enthousiasme », a indiqué le 19 mars 2013 le cardinal Henri Schwery, à l’issue de la messe d’intronisation du pape François sur la Place St-Pierre de Rome.
L’ancien évêque de Sion, qui n’est plus électeur depuis l’an dernier, n’avait pas pris part pour raisons de santé aux congrégations générales qui ont précédé l’ouverture du conclave. Il a tenu néanmoins à faire le déplacement de Rome pour l’inauguration du pontificat du pape François.
« J’attends d’abord qu’il mobilise le clergé, à commencer par ses proches collaborateurs de la curie car il faut mettre de l’ordre et gouverner », a relevé le cardinal Schwery. « Il faudrait aussi que les collaborateurs du pape soient des pasteurs qui viennent du terrain, car lorsque l’on vient ici ils ont toujours des réponses magnifiques, mais qui viennent du dictionnaire. Il faut avant tout mobiliser les gens pour dire qu’il est temps d’appliquer à fond le Concile Vatican II». A la question d’un éventuel concile Vatican III, le cardinal suisse répond de manière directe : «C’est trop tôt, on en a pas fini avec Vatican II !»
Quant à la comparaison, voire l’opposition du pape François à ses prédécesseurs, le cardinal explique qu' »on ne peut pas les opposer. Ils ont chacun leur charisme. Pensez au charisme du populaire Jean-Paul II qui a réconcilié la jeunesse avec l’Eglise, il fallait le faire ! Ou encore à Benoît XVI, grand intellectuel et homme de cœur parfois desservi par sa rigueur allemande mais qui a lancé l’Année de la foi et la transmet désormais à son successeur, ce n’est pas anodin. On a beaucoup parlé de la démission de Benoît XVI, de sa décision courageuse en raison de son âge et de sa fatigue, mais ce qui est premier c’est qu’il a démissionné pour donner un signe. Il l’a bien expliqué au moment de renoncer à sa charge, disant qu’il comptait sur un changement de courant et d’attitude dans l’Eglise. On va devoir approfondir le Concile pour l’appliquer».
Pour le président de la Conférence des évêques suisses Mgr Markus Büchel, également présent à Rome, le pape François a déjà donné des signaux pour une collégialité renforcée entre le Vatican et les Eglises locales. « Lors de sa première homélie devant les cardinaux la semaine dernière il a donnée un signe profond par lequel il a exprimé clairement que le peuple Dieu résultait de l’unité des laïcs, des prêtre, des évêques et du pape. »
Pour Mgr Büchel, la perspective latino-américaine du pape François peut contribuer à cette prise de conscience. « Il prendra vraiment au sérieux les Eglises non européennes. » L’évêque de St-Gall se réjouit aussi que le pape François ait abordé dans son homélie la question de la sauvegarde de la création devant les chefs d’Etat présents à la messe. Le nouveau pape a également insisté sur la notion de pouvoir comme un service. Enfin en choisissant le nom de François, le cardinal Bergoglio a indique qu’il serait un « pape très humain ». (apic/imedia/cic/mp)
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