Ramener l’Eglise à la simplicité de ses origines
Rome, 29 mars 2013 (Apic) Comparant l’Eglise catholique à un vieil édifice, le prédicateur de la Maison pontificale, le Père capucin Raniero Cantalamessa, a appelé, lors de l’office du vendredi saint, le 29 mars 2013 le pape François à la « ramener à la simplicité et à la linéarité de ses origines », Le père Cantalamessa a rappelé que cette mission avait jadis était confiée à saint François d’Assise (1182-1226), qui a inspiré le nom du nouveau pontife.
Au cours de la longue homélie qu’il prononçait lors du premier office de la Passion présidé par le pape François dans la basilique Saint-Pierre, le prédicateur de la Maison pontificale a comparé l’Eglise à « certains vieux édifices ». « Au fil des siècles, pour s’adapter aux exigences du moment, ceux-ci sont remplis de cloisons, d’escaliers, de salles et de petites salles », a-t-il affirmé.
Désormais, les adaptations qui se sont succédé au fil de l’histoire « ne répondent plus aux exigences actuelles », a poursuivi le capucin. « Il faut avoir le courage d’abattre tout cela, a jugé le Père Cantalamessa, et de ramener l’édifice à la simplicité et à la linéarité de ses origines ». « C’est la mission que reçut un jour un homme qui priait devant le crucifix de Saint-Damien : ›Va, François, et répare ma maison’ », a-t-il poursuivi, dans une référence au saint d’Assise, dont le pape a pris le prénom, en faisant en quelque sorte le programme annoncé de son pontificat. Depuis son élection, le souverain pontife a multiplié au fil des jours des gestes d’une surprenante simplicité.
Après avoir longuement cité un récit de l’écrivain juif Franz Kafka (1883-1924), le Père Cantalamessa a souhaité que les chrétiens fassent toujours « en sorte que l’Eglise ne ressemble jamais à ce château compliqué et encombré décrit » par l’écrivain pragois. A ses yeux, il faut que le message du Christ puisse sortir de l’Eglise « libre et joyeux comme lorsqu’il a commencé sa course ».
Le prédicateur a alors énuméré certains obstacles à cette annonce : « les murs diviseurs, à commencer par ceux qui séparent les différentes Eglises chrétiennes entre elles, l’excès de bureaucratie, les restes d’apparats, lois et controverses passées, devenus désormais de simples détritus ». Ces propos étaient riches de sens alors que la réforme de la curie et des structures de l’Eglise a beaucoup été évoquée durant les Congrégations générales qui ont précédé le conclave.
Périphérie existentielle
Dans son homélie, le Père capucin, qui fait donc partie d’une des branches masculines de la famille franciscaine, a aussi repris une expression chère au pape en parlant de la « périphérie existentielle du péché, de la souffrance, de l’injustice, de l’ignorance et de l’indifférence religieuse, de la pensée et de toutes les formes de misère ».
Le Père Cantalamessa a cité plusieurs autres auteurs, comme saint Hilaire de Poitiers (315-367), le moine britannique Bède le Vénérable (672-735), dont le pape François s’est inspiré pour sa devise pontificale, et Bossuet (1627-1670).
Au tout début de la célébration de la Passion du Christ, le pape François s’est étendu sur le sol de la basilique, devant l’autel majeur, pendant que l’assemblée priait en silence. Comme le veut la tradition, la prière universelle concernait le salut de toute l’humanité, en particulier l’unité des chrétiens, les juifs, les non-croyants ou encore les gouvernants.
Puis le pape François a présidé le rite de vénération de la croix du Christ. Après avoir montré la croix en bois aux fidèles, il a quitté les insignes de son pontificat – sa calotte blanche et sa chasuble -, avant d’embrasser les pieds du Christ crucifié, suivi par de nombreux cardinaux, évêques, prêtres, religieux et par quelques laïcs.
Lors de cette célébration, le pape ne portait plus la mitre qu’il avait utilisée depuis le début de son pontificat, à savoir celle qu’il portait auparavant en tant qu’archevêque de Buenos Aires. Sa nouvelle mitre, couleur ivoire, reste très sobre.
Le pape a présidé cette célébration de la Passion du Seigneur entouré de nombreux cardinaux et évêques. Dans la soirée, il devait ensuite se rendre au Colisée, au cœur de Rome, pour présider le traditionnel Chemin de Croix, sa première Via Crucis en tant que pape. (apic/imedia/mm/mp)
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