Pas si simple d’aimer quelqu’un d’une autre appartenance religieuse
Rome, 6 avril 2013 (Apic) « Ce n’est pas si simple d’aimer quelqu’un qui ne partage pas la même appartenance religieuse », estime Mgr Jean Laffitte, secrétaire du Conseil pontifical pour la famille. Le site internet du Conseil pontifical pour la famille, www.family.va, publie un entretien accordé par Mgr Laffitte sur les couples formés de personnes appartenant à des confessions ou religions différentes.
Le secrétaire du Conseil pontifical pour la famille relève d’abord que le terme « mariage mixte » ne s’applique qu’aux mariages entre chrétiens de différentes confessions, c’est-à-dire entre baptisés appartenant aux Eglises catholique, orthodoxes ou protestantes. Le mariage entre personnes de religions différentes est appelé « mariage avec disparité de culte ».
Pour les mariages mixtes, une dispense de la part de l’autorité ecclésiastique est nécessaire. Pour obtenir l’autorisation de se marier de la part de l’autorité ecclésiastique, il faut un engagement des mariés à baptiser leurs enfants et à les éduquer dans la foi catholique.
En Allemagne, par exemple, les familles composées de catholiques et de luthériens représentent la moitié de la population. Ces unions ne montrent pas de difficultés particulières, car les mariés ont tous deux pour référence le Christ. Pour l’Eglise catholique, le mariage n’est pas seulement l’union entre un homme et une femme, mais un mystère ecclésial, note Mgr Laffitte. « Lorsque l’on se marie avec une personne de confession différente, il faut se poser plusieurs questions notamment à propos de la pratique du culte, et la confession dans laquelle les enfants seront baptisés et éduqués ».
Pour que les mariages avec disparité de culte soient valables, il faut une dispense explicite de renonciation. La partie catholique s’engage à maintenir et à vivre sa propre foi, à baptiser les enfants et à les éduquer dans l’Eglise catholique. « Il est ainsi facile de percevoir, dès le début, la difficulté spécifique des unions islamo-chrétiennes. La tradition islamique exige que les enfants musulmans soient élevés dans la religion du père musulman », relève le secrétaire du Conseil pontifical pour la famille.
Dans certains pays où la loi islamique est en vigueur, le mariage entre chrétiens et musulmans est même interdit. Dans d’autres pays pourtant, comme par exemple au Liban où la cohabitation des deux religions existe depuis longtemps, on relève des expériences positives de mariages entre musulmans et chrétiens.
Pour Mgr Laffitte, ce n’est pas si simple d’aimer quelqu’un qui ne partage pas la même appartenance religieuse. Vues les éventuelles implications possibles, le chrétien qui veut participer activement à la vie de foi doit donc se demander si son conjoint n’entrave pas sa pratique religieuse. « La foi catholique relie le mariage à un mystère qui est plus grand, à savoir celui de l’union entre le Christ époux et l’Eglise épouse. Pour les catholiques, le mariage est le septième sacrement et il ne représente donc pas seulement un signe de la volonté de l’union entre les deux mariés, mais le signe efficace de l’union du Christ avec l’Eglise et du baptisé avec le Christ ».
Ainsi, pour l’Eglise catholique, « le mariage n’est pas seulement l’union entre un homme et une femme, mais un mystère ecclésial ». Lorsque l’on se marie avec une personne de confession différente, il faut se poser les questions suivantes à l’avance – pour la pratique du culte, quelles seront les manières familiales de vivre la foi chrétienne à travers, par exemple, la prière commune, ou la confession dans laquelle les enfants seront baptisés et éduqués – « ce qui représente un sujet de vie conjugale très important, qui ne peut certes pas être relégué dans l’indécision et renvoyé à la vie familiale après les noces ».
La plupart des problèmes surviennent au fil du temps, note Mgr Laffitte, après des années de vie conjugale, tels que les conflits sur l’éducation des enfants, la conception de la femme, ou tout simplement la différente ferveur religieuse des deux conjoints envers leur propre foi. (apic/family.va/be)
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