«Il existe un œcuménisme de la souffrance»
Rome, 10 mai 2013 (Apic) Au cours d’une rencontre historique avec le patriarche copte orthodoxe Théodore II (Tawadros), dans la matinée du 10 mai 2013 au Vatican, le pape François a évoqué le rôle d’un «œcuménisme de la souffrance», alors que les chrétiens du Moyen-Orient et d’Egypte traversent une phase délicate. Le souverain pontife recevait un pape copte 40 ans après la rencontre entre Paul VI (1963-1978) et Chenouda III (1971-2012).
«Il existe un œcuménisme de la souffrance», a souligné le pape François, recevant Théodore II au 2e jour de sa visite au Vatican, qui se poursuit jusqu’au 13 mai. «De même que le sang des martyrs a été une semence de force et de fertilité pour l’Eglise, a-t-il poursuivi, ainsi le partage des souffrances quotidiennes peut devenir un instrument efficace d’unité».
Les chrétiens d’Egypte (environ 10% de la population), en grande majorité coptes orthodoxes, traversent une période difficile, étant les cibles privilégiées des franges les plus fanatiques du pays. Les heurts entre communautés religieuses se sont récemment multipliés. L’Eglise copte s’est montrée publiquement très critique envers le président Mohammed Morsi, issu des Frères musulmans et accusé de favoriser les islamistes dans la nouvelle Constitution égyptienne.
Devant le chef religieux égyptien, le pape François a souligné que cette communion par la souffrance s’inscrivait «dans le cadre plus large» de l’ensemble de la société «et des relations entre chrétiens et non chrétiens». «Le pardon et la réconciliation, a-t-il insisté, peuvent germer de la souffrance commune».
Le nouveau pontife s’est également félicité des gestes concrets de rapprochement opérés envers la communauté copte catholique par Théodore II, élu en novembre 2012 après le très long règne de son prédécesseur, Chenouda III. Ce déplacement à Rome est son premier voyage depuis son élection.
Le 12 mars dernier au Caire, le pape Théodore II avait assisté à la messe d’intronisation du nouveau patriarche copte catholique, Mgr Ibrahim Sidrak, un geste sans précédent que beaucoup avaient qualifié d’historique. Le pape François a en outre salué la mise en place en Egypte d’un «Conseil national des Eglises chrétiennes», fortement voulu par le pape copte orthodoxe.
Enfin, le pape François s’est dit satisfait des progrès œcuméniques en matière de théologie accomplis par les deux Eglises. Lors la seule précédente visite d’un pape copte au Vatican, en mai 1973, Chenouda III et Paul VI avaient signé une importante déclaration commune sur le Christ et lancé le dialogue bilatéral entre leurs deux Eglises.
Auparavant, Théodore II avait adressé des paroles chaleureuses au pape François et proposé que soit instaurée le 10 mai une journée spéciale de «célébration de l’amour fraternel» entre coptes et catholiques, en souvenir de cette rencontre «historique». Il a profité de sa venue au Vatican pour inviter le nouveau pape à se rendre en Egypte.
Au cours de cette rencontre, les deux hommes ont également parlé en privé pendant une quinzaine de minutes avant de partager un temps de prière commun. Des prières en arabe et en italien ont été lues et chantées.
Le pape copte, qui réside à la Maison Sainte-Marthe pendant son séjour romain, a un programme chargé pour les jours à venir. Outre ses rendez-vous avec des chefs de dicastère, la visite des Musées du Vatican ou encore les rencontres à l’ambassade, il se rendra également dans les paroisses coptes de la ville. (apic/imedia/mm/bb)
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