«La Convention de La Haye est impuissante à prévenir les abus dans le domaine de l'adoption internationale»

Suisse: La Fédération Internationale de Terre des Hommes dresse le bilan des 20 ans de la Convention de La Haye

Genève/Lausanne, 28 mai 2013 (Apic) La Fédération Internationale de Terre des Hommes (FITDH) dresse le bilan des 20 ans de la ratification de la Convention de La Haye (CLH). Dans un communiqué publié le 28 mai 2013, la FITDH estime que la CLH est, en elle-même, impuissante pour prévenir les pratiques abusives dans le domaine de l’adoption internationale. La faute au manque de volonté politique des Etats parties qui rechignent à changer leurs législations et à mettre en place des procédures adéquates pour renforcer les contrôles.

Avec 90 Etats contractants, la CLH a connu un succès considérable. Partant de l’article 21 de la CDE, la CLH offre un cadre afin de prévenir l’enlèvement, la vente ou la traite d’enfants. Son but initial était de réformer la situation de l’adoption internationale, vue comme « chaotique », « corrompue » et particulièrement sujette aux abus. Ses principes fondamentaux reposent sur une collaboration internationale et des responsabilités partagées entre pays d’origine et pays d’accueil.

« Malheureusement, on constate des carences fondamentales de mise en œuvre », regrette la Fédération Internationale de Terre des Hommes (FITDH) dans son communiqué. Selon elle, certains pays d’origine ont ratifié la CLH sans jamais réviser leur législation, ni leurs procédures d’adoption. Quant aux pays d’accueil, ils sont souvent peu regardant s’agissant des pratiques douteuses dans les pays d’origine.

L’exemple d’Haïti

Un exemple déplorable est celui d’Haïti après le tremblement de terre en 2010. Des milliers d’enfants ont été évacués en urgence pour être adoptés à l’étranger, alors qu’ils avaient encore leur famille sur place. « Dans ce type de situation, la recherche des familles doit constituer la priorité majeure et l’adoption internationale ne doit être envisagée pour un enfant que lorsque ces efforts de recherche se sont avérés vains, et qu’aucune solution nationale stable n’est possible », explique la FITDH.

« Il faut espérer que les gouvernements, les institutions et les personnes concernées par l’adoption internationale agiront pour entreprendre les réformes nécessaires », poursuit la FITDH. « Jusqu’à maintenant, beaucoup d’acteurs de l’adoption internationale ont tendance à minimiser la fréquence et l’importance des pratiques abusives. Sans une prise de conscience que les problèmes existent et qu’il faut y remédier, la CLH servira d’alibi plutôt que d’un outil efficace pour instaurer un système d’adoption internationale éthique, structuré et transparent », conclut-elle.(apic/com/cw)

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