Fribourg: Assemblée générale de la Coopérative Apic / Kipa

Quel avenir pour le paysage médiatique catholique en Suisse?

Fribourg, 7 juin 2013 (Apic) Les membres de la Coopérative Apic / Kipa se sont réunis en assemblée générale le 7 juin à la Maison des Sœurs de St-Paul à Fribourg. Un bénéfice de 54’672 francs et la venue du capucin Willi Anderau au comité ont marqué la partie statutaire. Invité pour la partie thématique, Simon Spengler, secrétaire exécutif de la «Commission pour la communication et les médias» de la Conférence des évêques suisses (CES), a esquissé des pistes d’avenir pour les médias catholiques en Suisse.

Le paysage des organisations catholiques oeuvrant dans les médias au niveau national évolue en direction d’une restructuration et d’un rassemblement des forces. A cette fin, les membres présents à l’assemblée ont accepté une modification des statuts précisant qu’en cas de dissolution, la fortune peut aussi «être attribuée à une autre institution qui poursuit les mêmes objectifs». Les statuts ne prévoyaient jusqu’à alors qu’une attribution «aux membres de la Coopérative, à l’Association Catholique Suisse pour la Presse ou aux évêques suisses en vue de la communication sociale, en particulier de la presse». «Il s’agit bien d’une option et non d’un projet concret», a assuré la co-présidente Sabine Rüthemann.

Un bénéfice essentiellement dû aux changements de personnel

Au niveau comptable, l’année 2012 s’est soldée par un bénéfice de 54’672 francs. Les dépenses se sont montées à 1,344 million de francs, consacrés en majorité aux salaires, et les produits à 1,398 million de francs. Les comptes positifs sont essentiellement dus aux changements de personnel durant l’année, les postes libérés n’ayant pas toujours été immédiatement repourvus, a expliqué l’administrateur Melchior Etlin.

Suite à l’engagement de Maurice Page à la rédaction de l’Apic, le comité a perdu un membre en cours d’année. Pour lui succéder, l’assemblée a élu à l’unanimité le capucin et journaliste retraité Willi Anderau, de Zurich.

Le flot des médias s’emballe

Dans la partie thématique, qui s’est déroulée après l’assemblée de l’Association Catholique Suisse pour la Presse et avant celle de l’Apic / Kipa, Simon Spengler a rendu la trentaine de participants attentifs aux récentes évolutions dans le domaine des médias. Une réflexion entre les organisations concernées en vue d’une transformation du paysage des médias catholiques en Suisse est en phase de chantier. Aucun projet n’a encore été adopté, a précisé le secrétaire de la «Commission pour la communication et les médias» de la CES. Mais une évolution s’avère nécessaire, a-t-il affirmé, vu les importantes mutations qu’a connues notre société: actuellement, 66% des Suisses possèdent un smartphone, 44% utilisent internet par un appareil mobile et 26% visitent Facebook par un appareil mobile, selon l’Office fédéral de la statistique.

Et ces phénomènes ne touchent pas uniquement les jeunes et les adultes d’âge moyen, loin de là. Le nombre de «silver surfer», à savoir de seniors entre 55 et 69 ans, utilisant internet par leur mobile a augmenté de 68% en une année.

«Le flot des médias s’emballe», a lancé Simon Spengler. Dans plusieurs rédactions, les journalistes de presse écrite et sur internet ont dû se réunir en une seule équipe et sont appelés à œuvrer dans les deux formes de médias.

Plus rapides, plus brèves, interactives: les informations diffusées par l’Eglise catholique ne pourront pas échapper à cette évolution. Face à ces changements et en vue des restrictions budgétaires dues à la baisse des ressources financières, Simon Spengler a invité les organisations médiatiques catholiques a «prévoir les évolutions qui s’imposeront et non à les subir». «Faut-il réfléchir à une réorganisation en fonction des changements qui s’annoncent ou continuer à fonctionner de la même façon en baissant chaque année ses prestations?», a-t-il lancé.

Usain Bolt sur un marathon

Les échanges qui ont suivi ont mis en évidence la complémentarité entre les médias sociaux rapides de style «messages courts» et la presse, internet ou sous forme de journaux, encore basée sur des articles. «S’il court un marathon, Usain Bolt ne sera plus le meilleur, de même pour les coureurs de fond kenyans s’ils s’engagent sur un 100 mètres», a lancé Albert Noth, ancien administrateur de l’Oeuvre St-Paul. Informer de façon complète et fiable nécessite aussi des moyens particuliers. Il faut utiliser les compétences de chacun à bon escient, a-t-il affirmé. «Oui, mais en adaptant ces compétences à l’évolution des médias», a répondu Simon Spengler.

Maurice Page, rédacteur en chef de l’Apic, a rappelé que les organisations médiatiques catholiques romandes (en particulier Apic, Centre Catholique de Radio et Télévision et Cath.ch) sont très présentes sur internet. Les informations se succèdent durant toute la journée. Bernard Bovigny, rédacteur en chef adjoint, a assuré pour sa part que l’Apic avait évolué depuis plusieurs années – et va sans aucun doute encore évoluer – en vue de répondre toujours mieux à l’évolution du paysage médiatique: articles calibrés pour internet accompagnés de photos, rapidité de diffusion, … mais sans oublier: fiabilité des nouvelles et recherche de qualité dans l’écriture. (apic/bb)

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