Malgré la mise en garde de l’Eglise catholique
Kinshasa, 9 juin 2013 (Apic) L’abbé Apollinaire Malu-Malu Muholongu a été élu, vendredi 7 juin 2013, nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce prêtre catholique 52 ans, originaire du Nord-Kivu, avait déjà occupé ce poste de 2003 à 2011 à la tête de l’ex-commission électorale indépendante (CEI).
L’abbé Malu-Malu Muholongu a été désigné par l’Assemblée nationale, qui a entériné, vendredi 7 juin, la composition de cette institution. Deux des six membres du bureau sont des femmes, rapporte Radio Okapi, la radio des Nations unies en République démocratique du Congo.
Cette élection met fin à plus de 45 jours « d’âpres tractations » du Parlement à Kinshasa, a souligné le quotidien « Le Potentiel ». Elle suscite cependant des contestations. Le 13 mai dernier, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) avait interdit, à l’avance, aux prêtres, religieux et religieuses catholiques du pays de se porter candidats à des postes au sein de la nouvelle CENI. Celle-ci est chargée d’organiser les futurs scrutins dans le pays.
La CENCO n’avait pas encore réagi, dimanche 9 juin, à ce retour d’un membre du clergé à l’instance de régulation électorale du pays. Mais, selon le site de Radio France Internationale (www.rfi.fr), l’abbé Malu-Malu n’est pas soutenu par l’Eglise catholique. Ce sont les autres confessions religieuses qui l’ont choisi. « C’est la règle », a dit le ministre porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.
La Nouvelle société civile congolaise (NSCC), qui regroupe plus de 200 ONG et mouvements de la société civile, a exprimé son opposition au choix d’une personnalité religieuse pour diriger la CENI. Dans un communiqué, elle a rappelé que la RDC est « un Etat laïc ».
Tout en apportant son « soutien total sur toute la ligne » à la CENCO, la plateforme d’ONG a ajouté que « les hommes de Dieu ont montré leurs limites dans l’organisation des élections », comme celles des législatives de 2006 et du scrutin général (présidentielle et législatif) de novembre 2011. Ces deux joutes électorales ont été marquées par des troubles liés aux constations des résultats des votes.
Pour l’opposition, l’abbé Malu-Malu a été investi par le président Joseph Kabila « pour préparer le troisième holdup électoral qui le maintiendra au pouvoir jusqu’en 2021 minimum ». L’abbé Malu-Malu n’est donc « pas suffisamment indépendant ». « Nous pensons qu’il travaille pour l’intérêt d’un seul individu qui est monsieur (Joseph) Kabila », a déclaré, sur le site de RFI, le modérateur des Forces alliées pour le changement (FAC), Jean-Pierre Lisanga. (apic/ibc/be)
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