«On peut être d’accord ou pas avec les opinions de la ministre mais il ne faut pas les prendre comme des propos de l’Eglise»
Helsinki, 14 juillet 2013 (Apic) Plus de 4000 Finlandais ont quitté l’Eglise luthérienne pour protester contre les propos de la ministre de l’Intérieur, membre du petit parti chrétien-démocrate. Lors d’un rassemblement chrétien, la politicienne a condamné l’euthanasie, l’IVG et a attaqué le mariage homosexuel, rapporte le 12 juillet 2013 le site internet du journal « 20 minutes ». L’archevêque Kari Mäkinen, à la tête de l’Eglise luthérienne, s’est distancé de ces propos.
L’Eglise luthérienne est financée par un impôt, dont seuls les contribuables qui en sont membres sont redevables. Chaque habitant du pays peut facilement adhérer à l’Eglise sur internet ou dans un lieu de culte. Le retrait est tout aussi facile et aisément mesurable.
La ministre Päivi Räsänen, membre du petit parti chrétien-démocrate, a choqué le pays en tenant des propos jugés réactionnaires à l’occasion d’un rassemblement chrétien à Kankaanpää, dans le sud-ouest de la Finlande.
Citant la Bible, elle a condamné l’euthanasie, l’IVG et les initiatives soutenant le mariage homosexuel, et affirmé que les croyants devaient, en se fondant sur la parole divine, trouver le «courage d’agir contre l’opinion publique, (les) normes (…) ou même parfois contre la loi».
Le site internet eroakirkosta.fi, consacré à la démarche de retrait de l’Eglise, a été pris d’assaut, les internautes y dénonçant le «fanatisme» et «l’irresponsabilité» de la ministre et refusant d’y être associé en restant membre. Ces dernières 48 heures, 4000 personnes ont quitté l’Eglise.
Les propos de la ministre ont surpris la classe politique. Elle «n’est pas une membre ordinaire de l’Eglise», a souligné la députée social-démocrate Pauliina Viitamies, qui a annoncé sur son site ne plus être membre.
Les représentants du culte ont déploré un amalgame. «On peut être d’accord ou pas [avec les opinions de la ministre] mais il ne faut pas les prendre comme des propos de l’Eglise», a indiqué sur Twitter l’archevêque Kari Mäkinen, à la tête de l’Eglise.
Mme Räsänen n’en est pas à sa première polémique et ses déclarations ont déjà fait perdre de nombreux membres à l’Eglise. En 2010, plus de 40’000 personnes l’avaient quittée pendant les trois semaines ayant suivi ses commentaires jugés déplacés sur les homosexuels lors d’un débat télévisé. (apic/ag/cw)
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