Etats-Unis: Le lien avec la religion organisée s’affaiblit, selon le Pew Research Center
Washington, 12 août 2013 (Apic) Le lien des Américains avec la religion organisée s’affaiblit, selon l’institut de recherche « Pew Research Center » sur la religion et la vie publique à Washington. Si « Dieu est bien vivant », ce sont par contre les Eglises « qui ont un problème », estime le sociologue Michael Hout, de l’Université de New York. Il a réalisé la recherche « American’s Weakening Ties to Organized Religion, 1973-2012: Generations & Politics » avec le concours de Claude S. Fischer, de l’Université de California, à Berkeley (UCB).
Alors que l’ancienne génération d’Américains très liée aux religions organisées est en train de disparaître, les jeunes générations y sont moins attachées. La tendance démographique compte pour près de 60% dans l’augmentation de ceux qui se déclarent « sans religion » dans la population des Etats-Unis et qui se disent eux-mêmes athées, agnostiques ou n’ayant aucune préférence religieuse particulière. C’est tout de même 20% de l’ensemble des Américains.
Parmi les autres 40% qui se disent « sans religion », nombre d’entre eux le sont devenus suite à la montée en puissance de la « droite religieuse » aux Etats-Unis. Ses prises de position sur les questions sociales ont amené beaucoup à dire « si c’est ça ce que la religion veut dire, alors ne comptez pas sur moi! », analyse le professeur Claude S. Fischer, sociologue à l’UCB.
Frank Newport, rédacteur en chef de la « Gallup Organization », entreprise américaine active notamment dans les sondages d’opinion, estime que ces nombres en augmentation pourraient aussi signifier que les « sans religion » se sentent plus libres que par le passé de dévoiler leur attitude envers la religion. Un sondage Gallup mené dans les années 1950 – le sommet de l’identité religieuse américaine au siècle passé – montrait zéro pourcent de « sans religion ». A l’époque, ce sondage n’était pas anonyme, souligne Frank Newport, et les personnes interrogées n’osaient peut-être pas dire au sondeur qu’elles n’appartenaient à aucune religion.
L’étude Hout-Fischer montre que plus de la moitié – 51% – de ceux qui se déclarent « sans religion » déclarent prier au moins une fois par mois. D’autre part, seuls 10% disent rechercher une religion qui serait la bonne pour eux. Ainsi, ce n’est pas comme si, dans leur majorité, les « sans religion » avaient changé une religion organisée pour quelque autre système religieux. Certains ont tout de même cité des systèmes de remplacement de divers types, comme le yoga, l' »énergie spirituelle », la réincarnation, et la croyance à une sorte de « mauvais œil ».
Les Américains qui s’identifient comme protestants ont chuté, depuis 1973, de 62% à 50%, tandis que du côté catholique, le recul est plus faible, le pourcentage passant de 27% à 24%. Mais, note Michael Hout, le pourcentage actuel de ceux qui se distancient pourrait être plus grand, « car les catholiques rencontrent bien plus de difficultés ». Basé sur les taux de naissances, au moins un tiers de tous les Américains devraient être aujourd’hui catholiques. Il estime que l’Eglise catholique perd des membres, qui rejoignent les rangs des protestants de tendance évangélique et les « sans religion ». (apic/cns/be)
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