Rome: Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le poste le plus élevé de la curie romaine

Au cœur de l’activité politique et diplomatique du Saint-Siège

Rome, 31 août 2013 (Apic) Nommé secrétaire d’Etat du Saint-Siège par le pape François, Mgr Pietro Parolin accèdera officiellement au poste le plus élevé de la curie romaine. Il succédera le 15 octobre 2013 au cardinal Tarcisio Bertone.

Dans la pratique, durant la fin du pontificat de Jean Paul II (1978-2005) puis tout au long de celui de Benoît XVI (2005-2013), le rôle des secrétaires d’Etat – Angelo Sodano puis Tarcisio Bertone – a été particulièrement central, au point de susciter certaines critiques plus ou moins voilées de la part de responsables d’autres instances de la curie. Certains déploraient un accès trop restreint au souverain pontife, un regret que le pape François devrait avoir pris en considération dans son projet de réforme de la curie en vue de faciliter le contact entre le pape et les chefs de dicastères.

Selon la Constitution apostolique Pastor Bonus promulguée par Jean-Paul II en 1988, la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège est le «dicastère de la curie romaine (…) le plus proche du souverain pontife». On peut considérer le secrétaire d’Etat comme le ›premier ministre’ du pape et le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats comme son ›ministre des Affaires étrangères’.

La Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège est en effet présidée par un cardinal qui prend le titre de secrétaire d’Etat. Par le passé, si celui auquel faisait appel le pape n’était pas encore cardinal alors il était nommé provisoirement «pro secrétaire d’Etat». Cet usage est révolu, explique-t-on désormais au Vatican.

Collaborateur n°1 du pape

Le secrétaire d’Etat a été défini par Jean XXIII (1958-1963) comme «le premier collaborateur» du pape «dans le gouvernement de l’Eglise universelle». Le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats dirige, quant à lui, la seconde section ou ›section pour les relations avec les Etats’. Sa mission est de suivre les questions qui doivent être traitées avec les gouvernements civils.

Le secrétaire d’Etat occupe le poste le plus important de l’activité politique et diplomatique du Saint-Siège, au point de représenter le souverain pontife dans certaines circonstances. Il reçoit et traite avec les diplomates accrédités auprès du Saint-Siège. D’ordinaire, il reçoit également les chefs d’Etat venus en visite officielle chez le pape, à l’issue de leur rencontre avec le souverain pontife, en présence du secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats.

Le ›numéro deux’ du Saint-Siège s’occupe de toutes les questions de politique ecclésiastique, c’est-à-dire de toutes les matières comprises sous la dénomination de droit ecclésiastique concordataire. Il peut en outre convoquer périodiquement des réunions collégiales de tous les cardinaux chefs de dicastère, à la manière d’un conseil des ministres, pour faire le point sur chaque domaine d’activité.

A la différence des autres chefs de dicastère, nommés pour cinq ans, le mandat du secrétaire d’Etat se termine avec la mort du pape qui l’a nommé. Pendant la vacance du siège apostolique, il est remplacé par le substitut de la Secrétairerie d’Etat. A l’élection du nouveau pape, il peut être reconduit dans ses fonctions, comme ce fut le cas pour le cardinal Angelo Sodano en avril 2005 et pour le cardinal Bertone en 2013. Il réside au Palais apostolique du Vatican.

Deux sections à la Secrétairerie d’Etat

Après de nombreuses modifications successives, la Secrétairerie d’Etat est aujourd’hui divisée en deux sections. La ›section pour les affaires générales’, aussi appelée ›première section’, a pour mission d’expédier les affaires qui concernent le service quotidien du pape. Ainsi, elle travaille à la rédaction des documents confiés par le souverain pontife, s’occupe des actes qui concernent les nominations dans la curie romaine et garde le sceau de plomb ainsi que l’anneau du pêcheur. Elle régule le service et l’activité des représentants du Saint-Siège, surtout dans leurs rapports avec les Eglises locales, et traite de tout ce qui concerne les ambassades près le Saint-Siège. Enfin, elle exerce sa vigilance sur les organes de communication officielle du Saint-Siège et sur la publication des Acta Apostolicæ Sedis et de l’Annuaire pontifical.

La ›première section’ est dirigée par un archevêque, le substitut pour les affaires générales (actuellement Mgr Giovanni Becciu), aidé par un prélat, l’assesseur pour les affaires générales (actuellement Mgr Peter Brian Wells). La figure du substitut est apparue dans la hiérarchie ecclésiastique de la Secrétairerie d’Etat en 1814. Il existe, au sein de la ›section pour les affaires générales’, une ›section francophone’, dont le responsable, Mgr Jean-Marie Speich, va quitter ses fonctions après avoir été nommé nonce apostolique au Ghana.

La ›section pour les relations avec les Etats’, aussi appelée ›seconde section’, a pour mission de suivre les questions qui doivent être traitées avec les gouvernements civils. Relèvent de sa compétence les relations diplomatiques du Saint-Siège avec les Etats, y compris l’établissement de concordats ou d’accords similaires, la représentation du Saint-Siège auprès des conférences et des organismes internationaux. Dans des circonstances particulières, sur mandat du pape, et après consultation des dicastères compétents de la curie, elle peut s’occuper des nominations dans les Eglises particulières, ainsi que de la constitution de ces dernières ou de leur modification, ou encore, en collaboration avec la Congrégation pour l es évêques, des nominations des évêques dans les pays qui ont conclu avec le Saint-Siège des traités ou des accords de droit international.

La ›seconde section’ de la Secrétairerie d’Etat est dirigée par un archevêque, le secrétaire pour les relations avec les Etats (Mgr Dominique Mamberti), aidé par un prélat, le sous-secrétaire pour les relations avec les Etats (actuellement Mgr Antoine Camilleri), et assisté par des cardinaux et par des évêques. (apic/imedia/bb)

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