Tunisie: La presse dénonce le « jihad al nikah », incité par des prédicateurs wahhabites
Tunis, 27 septembre 2013 (Apic) Embrigadées par des imams wahhabites, de jeunes Tunisiennes se sont laissé convaincre de se rendre en Syrie pour une pratique ignorée du Coran, le jihad al nikah (« guerre sainte du sexe »). Cette pratique, qui vise à satisfaire sexuellement les islamistes combattant le régime de Bachar al-Assad, a été publiquement dénoncée par le ministre tunisien de l’Intérieur Lofti ben Jeddou.
Selon la presse tunisienne, Lotfi Ben Jeddou a dénoncé ce fait le 19 septembre lors d’une tribune à l’Assemblée nationale constituante (ANC). Le journal en ligne « La presse de Tunisie » (www.pressetunisie.net) du 27 septembre 2013 écrit que ce serait « une fatwa (décret islamique, ndlr), reniée par la suite, attribuée au prédicateur saoudien Mohamed El Arifi, qui aurait déclaré ouverte la guerre sainte du sexe ». Cet avis juridique, censé s’appuyer sur les textes sacrés, préciserait que « les musulmanes, âgées de quatorze ans et plus, peuvent bénéficier de ce privilège suprême: participer aux guerres, ce qui conduirait droit au paradis ».
Des centaines de Tunisiennes, issues des classes défavorisées, auraient été recrutées par des associations musulmanes pseudo-caritatives et envoyées en Syrie pour assouvir les besoins sexuels des rebelles combattant le régime de Bachar el-Assad. Certaines ont pu revenir en Tunisie, mais enceintes, ne sachant pas qui est le père de leur enfant. « A ce jour, personne n’a le nombre exact de celles qui sont parties, de celles qui sont rentrées, celles qui seraient mortes, ni de celles qui seraient encore là-bas », peut-on lire dans « La presse de Tunisie ».
Citant le Cheikh Férid El Béji, un homme de religion connu en Tunisie, le journal rappelle que cette forme d’union est interdite en islam. L’homme de religion cite les quatre écoles juridiques de l’islam (malékite, hanafite, hanbalisme, chafiite) et souligne qu’elles s’accordent sur le fait que lors de la conquête de « Khaibar », le prophète a formellement interdit le mariage du plaisir, même pendant les guerres. Il n’y a aucun texte, ni dans le Coran ni dans la sunna, qui approuve ce genre de pratiques. Le président de l’association « Dar Al Hadith Ezzaitounia » a déploré le recrutement des mineures destinées au plaisir des jihadistes et a appelé les Tunisiennes à ne pas suivre ces « fausses fatwas ».
Les imams de Tunisie envisagent de faire grève le jour de l’Aïd El Adha et de porter plainte contre le ministre des Affaires religieuses pour avoir « protégé » les imams à l’origine de la fatwa de la « guerre sainte du sexe ». (apic/pdt/com/be)
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