Lugano : Conférence annuelle de la coopération au développement de la DDC et du SECO

La Suisse s’engage dans les contextes ‘fragiles’

Lugano, 27 septembre 2013 (Apic) La thématique de l’aide dans les pays dits ‘fragiles’ a été au cœur de Conférence annuelle de la coopération suisse au développement, organisée par la DDC et le secrétariat à l’économie (SECO), le 27 septembre 2013 à Lugano. Pour le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, malgré ou plutôt à cause des difficultés, la Suisse doit s’engager pour une coopération forte. Afin de redonner aux jeunes générations la liberté de déterminer elles-mêmes leur avenir.

Guerre, violences, absence d’état de droit au d’Etat tout court sont des obstacles majeurs sur la route du développement dans de très nombreux pays. Quelque 1,5 milliard de personnes à travers le monde vivent dans un environnement ‘fragile’. Dans les régions concernées, la coopération au développement doit relever un double défi a relevé Martin Dahinden, directeur de la DDC. Il s’agit d’une part d’assurer la sécurité des collaborateurs, nationaux comme expatriés, et de l’autre d’admettre que les projets risquent de ne pas se dérouler comme prévus, voir même d’échouer. Il est important d’aller là où les gens souffrent le plus. Sur ce terrain, la Suisse peut faire une différence, estime l’ambassadeur. Une bonne connaissance du milieu et un choix opportun des moyens sont alors les conditions du progrès. Les exemples de divers projets menés par le DDC et le SECO ont permis aux participants de se faire une idée de la complexité des situations.

Enfant-soldat à 4 ans

« J’ai été ‘recruté’ comme enfant soldat vers l’âge de quatre ans par l’Armée de libération du Soudan. En fait je ne connais pas mon âge exact », a témoigné John Kon Kelei. Parvenu à s’échapper à l’âge de 10 ans, il est arrivé après un long périple aux Pays-Bas ou il s’est formé comme avocat. Aujourd’hui trentenaire, il est un acteur important de la lutte contre la traite des enfants-soldats. « Chacun peut aider, à son échelle, insiste-t-il. Les jeunes ont d’abord besoin d’espoir et de travail. »

De mise au travail, il en est question aussi au Honduras, un pays miné par la corruption et la violence endémique des gangs de narco-trafiquants. En permettant aux jeunes d’acquérir une formation ou de monter une entreprise, on en les formant comme policiers, on peut les sortir de la spirale de la haine.

Au Niger, le soutien au ‘code rural’ a permis d’oeuvrer à la réconciliation entre les éleveurs et les agriculteurs, par le bornage de passages de transhumance et l’installation d’infrastructures comme des écoles des centres de santé ou des puits, a expliqué Fatima Sidikou, présidente de l’association des éleveurs du Niger.

Ouvrir des perspectives pour les jeunes

Venu au Tessin pour la clôture de la journée, le Conseiller fédéral Johann Schneider-Amann a répété la volonté du gouvernement de s’engager dans la direction d’une coopération au développement basée notamment sur le potentiel des jeunes afin de leur rouvrir des perspectives.

Pour sensibiliser les jeunes de Suisse, un nouveau réseau social portant sur la coopération au développement a été créé en amont de la conférence. Baptisé « Giovismondo », il propose des sujets de discussion que les jeunes ont pu approfondir lors d’un atelier organisé dans le cadre de la conférence. Un concours de vidéo a également été lancé. Des jeunes ont pu présenter leur vision de la vie dans un contexte fragile. Le premier prix, pour la vidéo « The Hope of a Better Life » (l’espoir d’une vie meilleure), a été décerné à Mélodi Binay de Bulle (FR).

Pour la première fois au Tessin

La conférence annuelle de la coopération au développement est organisée chaque année depuis 1976. Elle rassemble plus d’un millier de personnes. Elle avait lieu pour la première fois au Tessin. Ce que le président du Conseil d’Etat, Paolo Beltraminelli et le syndic de Lugano, Marco Boradorri, n’ont pas manqué de saluer chaleureusement. (apic/mp)

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