La caricature destinée à ridiculiser certains défauts de l’Eglise existe depuis le Moyen Âge
Genève, 21 octobre 2013 (Apic) Le Musée international de la Réforme (MiR), à Genève, présente depuis le 16 octobre l’exposition «Enfer ou paradis: aux sources de la caricature». La presse genevoise s’en est fait l’écho le 18 octobre 2013. L’exposition remonte aux sources de la caricature religieuse. Elle raconte comment les conflits religieux qui ont déchiré l’Europe au 16e siècle ont constitué un terreau fertile pour la diffusion d’images satiriques, et comment chaque camp utilisait cet art pour tourner en dérision la doctrine de l’autre.
La caricature destinée à ridiculiser certains défauts de l’Eglise existe depuis le Moyen Âge. Ces traits satiriques ont toutefois pris un tour de plus en plus humiliant, blessant, voire dévastateur au moment des guerres de religion. La satire était parfois grossière, agressive et même scatologique, relève le MiR.
Les images satiriques s’attaquent aux fondements de la foi adverse. Selon le MiR, elles sont le plus souvent dirigées par les protestants contre les catholiques. En 1521, le «Passional Christi und Antichristi» assimile le pape à l’Antéchrist. Le rituel de l’Eglise romaine est régulièrement visé.
Les catholiques préfèrent, eux, s’en prendre aux personnes, Luther et Calvin en tête. Cette guerre de la satire conduit à l’émergence d’un procédé nouveau qui consiste à ridiculiser un individu à travers la déformation de ses traits individuels, explique Fédéric Elsig, commissaire de l’exposition. La caricature est née.
L’exposition du MiR souligne la permanence de procédés et de thèmes que l’on observe encore aujourd’hui. Selon M.Elsig, il s’agit «de ridiculiser, humilier, diaboliser son adversaire en le représentant sous des traits caricaturaux ou dans un contexte infâmant». L’exposition couvre la période entre le 16e et le 18e siècle.
Elle rassemble des objets de la collection du MiR, ainsi que d’autres institutions suisses et européennes. Certains d’entre eux sont présentés pour la première fois au public. L’exposition se termine sur une note optimiste avec la présentation d’images prônant la réconciliation et le dépassement des querelles confessionnelles. (cw/tdg/courrier/cw)
A voir jusqu’au 16 février 2014.
Du mardi au dimanche. 10h00 à 17h00, 4, rue du Cloître, Genève.
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