L’IHEU publie son rapport 2013 sur la liberté de pensée dans le monde
Londres, 13 décembre 2013 (Apic) Alors que l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) tente toujours de faire reconnaître au plan international le dénigrement des religions comme une infraction pénale, les athées, les humanistes et les libres penseurs risquent aujourd’hui encore la peine de mort dans 13 pays, tous musulmans. C’est ce que révèle dans son rapport 2013 sur la liberté de pensée (*) l’International Humanist and Ethical Union (IHEU) basée à Londres.
Le rapport 2013 de l’IHEU, une ONG internationale représentant 120 organisations dans plus de 40 pays et disposant d’un statut consultatif spécial à l’ONU et au Conseil de l’Europe, se focalise spécifiquement sur les droits, le statut légal et la discrimination contre les humanistes, athées et les personnes sans religion dans les divers pays du monde.
Il en ressort que l’on peut être mis à mort pour avoir exprimé son athéisme dans 13 pays, tous musulmans. L’IHEU mentionne la Mauritanie, le Soudan, la Somalie, le Nigeria, le Yémen, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar, l’Iran, le Pakistan, l’Afghanistan, les Maldives et la Malaisie.
Rédigé par Matt Cherry et édité par Bob Churchill, ce rapport montre que 12 pays en Afrique, 9 en Asie et 10 au Moyen-Orient héritent de la plus mauvaise note en commettant de « graves violations » en matière de liberté de pensée.
Certains de ces gouvernements sont accusés d’inciter ouvertement à la haine contre les athées, et d’éviter systématiquement de poursuivre les crimes violents contre les athées. Dans 12 Etats, les autorités religieuses ont le pouvoir de faire mettre à mort les athées en les accusant de crime d' »apostasie », c’est-à-dire quitter leur religion. Dans tous les cas, il s’agit ici de l’islam, note l’IHEU.
Le rapport note que 55 pays ont des lois contre le « blasphème » ou d’autres lois sanctionnant la critique ou l' »insulte » envers la religion. Dans 39 pays, dont six nations occidentales – l’IHEU cite l’Islande, le Danemark, la Nouvelle-Zélande, la Pologne, l’Allemagne et la Grèce -, la loi prévoit une peine de prison pour les condamnés pour blasphème. Trois Etats – le Pakistan, l’Arabie saoudite et l’Iran – peuvent exécuter les « blasphémateurs ». Dans trois autres pays, les militants islamistes agissant en tant qu’autorités religieuses utilisent la charia (la loi islamique) pour infliger des punitions, notamment la peine de mort pour « offenses » à la religion: il s’agit des militants d’Al-Shabaab, en Somalie, de Boko Haram et d’autres groupes islamistes au Nigeria, et des Talibans en Afghanistan.
Selon l’IHEU, les personnes athées, humanistes ou non affiliées à une religion sont particulièrement ciblées et discriminées dans la majorité des pays du monde. Cela va de l’obligation des enfants à prier en classe aux plus « graves violations », qui vont jusqu’à la mise à mort des « blasphémateurs ». (apic/be)
(*) IHEU Freedom of Thought Report 2013, Cf. http://freethoughtreport.com
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https://www.cath.ch/newsf/l-iheu-publie-son-rapport-2013-sur-la-liberte-de-pensee-dans-le-monde/