Adeptes d’un «islam non traditionnel»
Kazan, 14 décembre 2013 (Apic) Cinq jeunes islamistes ont été emprisonnés au Tatarstan pour avoir incendié des églises orthodoxes. Ils ont été arrêtés par des fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur du Tatarstan et du FSB, le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, annonce le bureau de presse du Ministère de l’Intérieur de cette République située sur la Volga à plus de 700km au sud-est de Moscou.
Les suspects, âgés de 22 à 35 ans, font partie d’un groupe de musulmans adeptes d’un «islam non traditionnel» de Chistopol. Ils sont accusés d’avoir incendié au moins deux églises orthodoxes au Tatarstan. Dans cette République de 3,8 millions d’habitants, composée de plus de 70 groupes ethniques – dont plus de la moitié de Tatars musulmans et 43% de Russes -, des inconnus ont incendié sept églises orthodoxes ces derniers mois. Ces actes criminels sont attribués par le procureur de Kazan, la capitale, à des fondamentalistes musulmans.
Les attentats attribués à ce groupe de musulmans radicaux ont eu lieu dans la nuit du 16 au 17 novembre dernier, visant d’abord une église située dans la Rue Vishnevsky, à Chistopol, puis une autre dans le village de Lenino, dans le district de Novosheshminsky. Les jeunes qui ont été arrêtés sont suspectés d’être impliqués dans d’autres incendies d’églises orthodoxes au Tatarstan, selon l’agence de presse russe Interfax.
Le 28 novembre dernier, des inconnus ont une nouvelle fois mis le feu à une église du district de Mamadyshsky, et le lendemain, à une église abandonnée, dans le village de Kreshchyonye Kazyli, dans la region de Rybno-Slobodsky. Les autorités enquêtent pour déterminer les causes exactes de ces deux derniers incendies. Ces affaires sont examinées par le Parquet comme des actes terroristes, indique le Comité d’enquête de la République.
Pour l’année en cours, des incendies ont éclaté, pour diverses raisons, dans 7 églises orthodoxes et dans un édifice religieux musulman au Tatarstan, alors qu’aucun incident de ce genre ne s’était produit l’année précédente.
Les enquêteurs privilégient la piste musulmane wahhabite. Si le Tatarstan a été longtemps épargné par les actions violentes des militants musulmans radicaux qui ont affecté le Nord Caucase depuis la chute de l’Union soviétique, les incidents fomentés par les islamistes sont désormais en augmentation dans cette région. Depuis une année, les agressions se multiplient et des religieux musulmans progouvernementaux ont été l’objet d’attaques et des manifestations de soutien à al-Qaïda ont été organisées.
De son côté, l’agence d’information Tatar-inform annonce que des responsables musulmans, suivant l’appel du mufti de la République, ont récolté de l’argent dans les mosquées, vendredi 13 décembre, pour aider à restaurer les édifices religieux orthodoxes endommagés. Les travaux devraient commencer dans la première moitié de 2014. (apic/interfax/be)
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