Après les graffitis réclamant «l’expulsion des chrétiens» sur les murs de Notre-Dame à Jérusalem

Cisjordanie: Nouvelle mosquée vandalisée par des extrémistes juifs

Jérusalem, 15 janvier 2014 (Apic) Après les graffitis réclamant «l’expulsion des chrétiens» inscrits la semaine dernière sur les murs de l’Institut Pontifical Notre Dame de Jérusalem, les extrémistes juifs s’en sont pris dans la nuit du 14 au 15 janvier à la mosquée du village palestinien de Deir Istiya, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Selon le quotidien israélien Haaretz du 15 janvier, on suspecte un «un crime haineux, commis par des vandales juifs». Les dommages sont circonscrits à la porte de la mosquée et le feu ne s’est pas étendu. Citant des résidents palestiniens, le journal note que des graffitis ont été sprayés, avec des messages anti-arabes comme «Les Arabes dehors!», «Vengeance pour le sang versé à Qousra». Le village de Qousra, près de Naplouse, a été attaqué le 7 janvier dernier par des dizaines de colons descendus de l’avant-poste de Yesh Kodesh. Ils voulaient détruire des oliviers sur les terres du village mais une bonne dizaine d’entre eux ont été capturés par les villageois, qui les ont battus avant de les remettre aux militaires israéliens. Depuis plusieurs années, des colons attaquent les villageois palestiniens, détruisent leurs propriétés, arrachent leurs oliviers et envahissent leurs terres.

9’400 oliviers ont été déracinés, brûlés ou empoisonnés par les colons israéliens

En 2013, écrit le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU, 9’400 oliviers ont été déracinés, brûlés ou empoisonnés par les colons israéliens vivant dans les Territoires palestiniens.

Les fermiers palestiniens qui subissent ces déprédations ne vont même plus déposer plainte, justice ne leur étant de toute façon pas rendue, d’après le groupe israélien de défense des droits de l’homme Yesh Din (»Il y a une loi»). L’ONG israélienne relève que 97% des plaintes déposées de 2005 à juin 2013 par les Palestiniens victimes d’agressions ont été classées sans suite par les autorités israéliennes. Quatre seulement ont abouti à des inculpations. L’OCHA révèle que le taux d’attaques contre les Palestiniens menées par les colons israéliens a presque quadruplé en huit ans, atteignant l’an dernier 399. En 2013, l’Etat d’Israël a en outre détruit 420 bâtiments palestiniens, déplaçant 716 personnes, selon les chiffres de l’OCHA et des organisations de défense des droits humains israéliens.

Encore des graffitis antichrétiens au cœur de Jérusalem

Les nouveaux graffitis antichrétiens sur les murs de l’Institut pontifical de Notre-Dame de Jérusalem, un imposant édifice qui appartient au Vatican, en bordure de la Vieille ville, ont choqué les chrétiens de la ville sainte. Ce n’est pas la première fois que des graffitis réclamant «l’expulsion des chrétiens» sont découverts sur le mur d’un établissement religieux chrétien à Jérusalem ou dans les Territoires palestiniens occupés.

Les dernières agressions d’extrémistes juifs ont poussé la communauté chrétienne de Jérusalem à protester une nouvelle fois auprès des autorités israéliennes.

L’intolérance religieuse inquiète la petite minorité chrétienne

Ces actes «dévoilent un problème profond qui touche à la société israélienne en général et hiérosolomytaine en particulier, et (qui) met gravement en question la tolérance religieuse au sein de la société qu’englobe l’Etat d’Israël, qui n’arrive pas à empêcher ce genre d’intolérance religieuse», peut-on lire sur les site du Patriarcat latin de Jérusalem (fr.lpj.org).

Dans son discours de Noël, le Patriarche latin de Jérusalem avait condamné «toute forme de fondamentalisme religieux», précisant que les fidèles chrétiens, en 2013, avaient souffert dans le diocèse «d’une augmentation des actes de vandalisme par des extrémistes, sur une vingtaine de Lieux Saints ou lieux de cultes». Cette situation provoque l’inquiétude au sein de la petite poignée de chrétiens qui vit encore dans le pays, note le Patriarcat latin. (apic/haar/lpj/be)

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