Les soupçons d’enrôlement de mineurs par les rebelles confirmés
Manille, 4 février 2014 (Apic) Les cadavres de trois enfants-soldats ont été retrouvés dans un camp des rebelles islamistes tombé entre les mains de l’armée, le 1er février 2014, au sud des Philippines. La découverte a confirmé les soupçons qui pesaient depuis longtemps sur l’enrôlement d’enfants-soldats dans les rangs des Combattants islamiques pour la liberté du Bangsamoro (BIFF).
Un cliché saisi dans le campement montre de jeunes garçons brandissant des armes blanches et des mitraillettes aux côtés des rebelles, rapporte Eglises d’Asie (EdA), l’agence d’information des Missions Etrangères de Paris. Les corps des mineurs ont été retrouvés parmi les cadavres d’au moins 53 combattants du BIFF suite à la bataille qui a fait rage six jours durant entre les combattants islamistes et les forces du gouvernement dans la province de Maguindanao, sur l’île méridionale philippine de Mindanao.
L’existence d’enfants-soldats dans les rangs des divers groupes rebelles qui sévissent dans l’île de Mindanao est connue depuis longtemps. Mais la macabre découverte a provoqué un regain d’indignation aux Philippines, amplifiée par la parution dans les médias de la photo montrant les quatre jeunes garçons armés.
Le 25 janvier dernier était signé un traité «historique» entre le principal groupe rebelle islamiste, le Front moro islamique de libération (MILF), et Manille, qui doit amorcer la phase finale de l’établissement d’une zone semi-autonome à Mindanao, le Bangsamoro (›la terre des moros’), et mettre fin à la guerre civile qui déchire l’île depuis plus de quarante ans.
Le jour même, le conflit armé reprenait de plus belle dans les régions de l’île aux mains des combattants du BIFF, faction dissidente du MILF qui refuse les termes du traité et revendique la création d’un Etat islamique indépendant.
L’armée philippine a confirmé, le 27 janvier, avoir lancé une action d’envergure contre les principales poches de résistance du BIFF dans les provinces de Maguindanao et de Cotabato-Nord ainsi que dans celle de Zamboanga Sibugay. L’opération militaire s’est achevée le 2 février. La veille, les rebelles avaient fait exploser deux bombes artisanales près du camp de l’armée, blessant six soldats et six civils, dont deux membres d’une équipe de télévision. (apic/eda/rz)
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