Rome: Anniversaire de la signature des Accords du Latran entre le Saint-Siège et l’Italie

Le 11 février 1929 naissait l’Etat de la Cité du Vatican

Rome, 11 février 2014 (Apic) Le 11 février 1929, suite à l’adoption des Accords du Latran entre le Saint-Siège et l’Italie, naissait le plus petit pays du monde, l’Etat de la Cité du Vatican. Signés au palais du Latran le 11 février entre l’Etat italien, représenté par Mussolini, et le Saint-Siège, représenté par le cardinal Gasparri, secrétaire d’Etat du pape Pie XI, ces accords ont été ratifiés le 7 juin 1929.

Ces Accords mettaient ainsi fin à la «question romaine» déclenchée par la prise de Rome, le 20 septembre 1870 par les troupes piémontaises, et l’annexion de la ville au Royaume d’Italie. Cet épisode signifiait également la disparition des Etats pontificaux et du pouvoir temporel des papes.

« L’Osservatore Romano » note que l’anniversaire de la signature des Accords du Latran entre le Saint-Siège et l’Italie, le 11 février 1929, s’enrichit cette année d’une célébration supplémentaire: la conclusion de l’Accord de Villa Madama le 18 février 1984, par lequel furent apportées des modifications à l’un des protocoles constituant ces Accords, le Concordat.

La concorde entre l’Eglise et l’Etat italien a été retrouvée en 1929

Le quotidien du Vatican conclut qu’on peut observer « que la concorde entre l’Eglise et l’Etat, retrouvée en 1929, confirmée du côté italien dans la Constitution de 1948, réciproquement renouvelée en 1984, a déployé au fil du temps toutes ses potentialités, en favorisant ainsi la croissance des personnes et le bien commun ».

Fruit d’un engagement long et médité de la part des deux parties, la révision concordataire voulut répondre à l’exigence de mise à jour des dispositions sur la condition et la vie de l’Eglise qui est en Italie, compte tenu des transformations politiques et sociales intervenues dans le pays, écrit « L’Osservatore Romano ».

L’objectif partagé fut d’harmoniser les normes concordataires aussi bien avec les principes contenus dans la Constitution italienne qu’avec les délibérations du Concile Vatican II et les dispositions du nouveau Code de droit canonique. « A partir de ce travail de mise à jour vit le jour un texte qui, par sa structure et ses contenus, devint le paradigme de référence pour les conventions successives du Saint-Siège avec les Etats démocratiques, établies au cours de la longue saison d’accords concordataires qui marqua le pontificat de Jean Paul II ».

Le cœur de l’Accord de Villa Madama, poursuit le quotidien du Vatican, se trouve dans les deux premiers articles, qui reflètent la concorde singulière vérifiable avec ce qui est déclaré par le Concile Vatican II au paragraphe 76 de la constitution pastorale « Gaudium et spes », sur les relations entre l’Eglise et la communauté politique, et l’article 78 de la Constitution italienne, qui régit les rapports entre l’Etat italien et l’Eglise catholique.

Réaffirmation de la distinction entre les deux ordres, l’Etat et l’Eglise catholique

En particulier, l’article 1 de l’Accord reprend le principe que «l’Etat et l’Eglise catholique sont, chacun dans leur ordre, indépendants et souverains», en soulignant la volonté des deux parties contractantes de s’engager au plein respect de ce principe dans leurs rapports.

Dans l’article 2, au premier alinéa, il est dit que «La République italienne reconnaît à l’Eglise catholique la pleine liberté d’accomplir sa mission pastorale, éducative et caritative, d’évangélisation et de sanctification.

« En particulier il est assuré à l’Eglise catholique la liberté d’organisation, d’exercice public du culte, d’exercice du magistère et du ministère spirituel ainsi que la juridiction en matière ecclésiastique».

Par conséquent à la réaffirmation de la distinction entre les deux ordres, suit une reconnaissance de l’ordre propre de l’Eglise: un ordre qui est énoncé par la Constitution italienne, mais, bien sûr, pas défini dans ses contenus. La disposition concordataire se révèle d’une extrême importance car, en évitant les conflits de compétences, elle va indiquer concrètement ce qui est le propre de l’Eglise.

Eviter les conflits de compétences

« En cohérence avec l’indépendance et souveraineté reconnue et réciproque de l’Eglise et de l’Etat, l’article 2 de l’Accord indique de manière non unilatérale mais par voie de négociation, entre les deux parties, ce qui rentre dans l’ordre propre de l’Eglise.

Ensuite, sur le plan des valeurs mais aussi sur le plan pratique, l’engagement «à la collaboration réciproque pour la promotion de l’homme et le bien du pays» est d’une grande importance. Cet engagement prône le concours de l’Eglise et de l’Etat, sans confusion de compétences et de rôles, afin de rendre le plus efficace possible le service pourtant différent que l’une et l’autre sont appelés à assurer.

« En effet, note le journal, cette prévision, qui risquait d’apparaître comme une belle formule mais privée de substance, au cours des trente ans qui sont désormais écoulés depuis 1984 a pu manifester sa fécondité et sa force d’expansion singulière (…) La collaboration de l’institution ecclésiastique s’est déployée dans les secteurs de la solidarité, de la culture, de la formation; dans le domaine de besoins nouveaux comme ceux, parfois dramatiques, suscités par l’importance du phénomène de l’immigration, ou bien dans le domaine d’exigences anciennes comme par exemple la conservation de l’immense patrimoine culturel d’intérêt religieux disséminé dans toute l’Italie ». (apic/or/radvat/be)

webmaster@kath.ch

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/le-11-fevrier-1929-naissait-l-etat-de-la-cite-du-vatican/