Rome : La mafia, les guerres, la drogue et la violence contre les femmes au cœur des méditations du Chemin de croix du pape

Rome, 15 avril 2014 (Apic) Les fléaux qui affligent le monde contemporain, à savoir les guerres, la crise économique ou encore la violence faite aux femmes seront au cœur des méditations du Chemin de croix que le pape François présidera dans la soirée du 18 avril 2014 au Colisée, en plein centre de Rome. C’est l’évêque italien de Campobasso, Mgr Giancarlo Bregantini, connu pour ses prises de position énergiques contre la mafia, qui a été chargé cette année par le souverain pontife de rédiger ce texte.

Pour chacune des 14 stations, Mgr Bregantini propose ainsi une réflexion sur différents thèmes touchant à la réalité contemporaine, fortement influencé par les problématiques du sud de la péninsule. Il évoque notamment la crise économique, avec ses graves conséquences sociales, telles que le chômage, la précarité, le suicide des entrepreneurs ou encore la corruption et l’usure.

L’évêque de Campobasso mentionne également le drame des réfugiés et de la souffrance des mères ayant perdu un enfant à cause de la guerre, de la drogue, de l’alcool ou de tumeurs causées par les incendies des déchets toxiques. Dans le sud de l’Italie, près de Naples, ce phénomène atteint des proportions très graves dans ce que l’on appelle désormais la ›Terre des feux’.

La surpopulation carcérale et le sort des détenus en général figurent aussi dans ces méditations. Mgr Bregantini y dénonce notamment la bureaucratie et les lenteurs de la justice. Il pointe également du doigt la torture, hélas toujours présente en diverses parties du monde, sous différentes formes.

Un autre thème abordé est celui de la violence contre les femmes. «Pleurons sur ces hommes qui déchargent sur les femmes la violence qu’ils ont en eux, demande le prélat italien dans ses méditations, pleurons sur les femmes devenues esclaves de la peur et de l’exploitation».

Evêque engagé

Originaire du nord de l’Italie, prêtre ouvrier avant d’être aumônier de prison, Giancarlo Maria Bregantini est devenu évêque en Calabre en février 1994, il n’avait alors que 45 ans. Evêque de Campobasso dans la région du Molise, depuis novembre 2007, Mgr Bregantini est connu pour ses prises de paroles fortes contre le crime organisé. Il est notamment l’auteur d’un ouvrage en italien intitulé : «Nous ne pouvons nous taire, les mots et la beauté pour vaincre la mafia ».

Lorsqu’il fut ordonné évêque de Logre-Gerace, une bombe avait été placée sous le podium où il célébrait la messe. Il refusa par la suite d’être escorté par la police, n’ayant de cesse de s’opposer aux méthodes de la mafia locale, la ›ndrangheta’. Pour beaucoup, en Calabre comme dans le Molise, il n’est pas Mgr Bregantini mais le «Père Giancarlo». Depuis 2010, il est président de la Commission pour les questions sociales et le travail de la Conférence épiscopale italienne.

Ces méditations, d’ores et déjà présentes sur le site Internet du Vatican, seront publiées le 15 avril par la Librairie éditrice vaticane, dans plusieurs langues. Elles accompagneront le Chemin de croix que le pontife présidera au Colisée, lieu symbole du martyre de nombreux chrétiens de l’époque primitive. Des milliers de personnes participent chaque année à ce temps de prière. (apic/imedia/mm/mp)

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