Le sanctuaire dédié aux saints Serge et Bacchus dévasté
Damas, 15 avril 2014 (Apic) Les islamistes, qui pendant quatre mois ont occupé Maaloula, ont commis des déprédations et profané les lieux saints chrétiens dans de ce village reconquis le 14 avril 2014 par l’armée gouvernementale syrienne. Maaloula, où l’on parle encore l’araméen, la langue de Jésus, situé dans les montagnes du Qalamoun, à 55 km au nord-est de Damas, est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les images et les descriptions diffusées tant par les sources gouvernementales que par les agences de presse internationales démontrent la dévastation subie par les lieux de culte chrétiens au cours des quatre mois pendant lesquels la ville a été entièrement occupée par les milices rebelles. Le sanctuaire grec melkite de Mar Sarkis a notamment subi de graves dommages et l’intérieur de l’église a été dévasté. Le dallage est jonché d’objets religieux, d’images et de livres sacrés endommagés. De plus, les icônes conservées dans la sacristie ont disparu, tout comme les cloches et la croix qui surmontait la coupole du couvent grec melkite.
Le sanctuaire, fondé à la fin du V° siècle, est dédié aux saints Serge et Bacchus, deux militaires romains martyrisés pour leur foi sous l’Empereur Galère (250-311). Sur la hauteur qui surplombe le sanctuaire se trouve l’hôtel As-Safir, qui domine le village. C’est là que les islamistes du Front al-Nosra avaient établi leur quartier général.
Avant d’être entraînés dans la guerre, près de 5’000 Syriens, en majorité chrétiens gréco-catholiques et grecs orthodoxes, vivaient dans le village rupestre de Maaloula. La reconquête de Sarkha, Maaloula et Jibbeh par l’armée régulière est le résultat d’une offensive ayant permis à cette dernière de reprendre le contrôle presque total de la région du Qalamoun, près de la frontière libanaise, où passe également la route stratégique par laquelle les rebelles faisaient transiter les armes en direction de leurs places fortes des environs de Damas.
Dans cette opération, l’armée syrienne est appuyée par les milices chiites libanaises du Hezbollah. Lors de la libération de Maaloula, les islamistes ont ouvert le feu sur le véhicule d’une équipe de la télévision « al-Manar », une chaîne appartenant au Hezbollah, tuant le journaliste Hamza Hajj Hassan, son technicien Halim Allaw et son cameraman, Mohammad Mantache, tous trois Libanais. D’autres membres de l’équipe de la chaîne ont été blessés par les tirs. « Al-Manar » affirme que ses véhicules arboraient le sigle de la presse. Le président libanais Michel Sleiman, de confession maronite, a dénoncé l’attaque contre les journalistes, écrivant sur son compte Twitter: « C’est lâcheté que d’assassiner des journalistes».
Un élève a été tué et 61 autres personnes – des élèves, des parents et des enseignants – ont été blessées suite à la chute d’une roquette dans la matinée du 15 avril devant l’école arménienne catholique de Damas sise dans le quartier historique de Bab Touma, dans la vieille ville, où sont concentrées de nombreuses églises et écoles chrétiennes. Ce quartier de la zone contrôlée par le gouvernement syrien est régulièrement pris pour cible par les mortiers des rebelles.
«Ce matin, vers 7h30 – a expliqué à l’agence d’information catholique romaine « Fides » le Père George Bahi, prêtre arménien catholique de l’exarchat patriarcal de Damas – une roquette est tombée sur la foule d’enfants, de parents et de professeurs qui attendait l’ouverture de l’école ». Un enfant est mort et 61 personnes, enfants et adultes, ont été blessées. Les secours sont arrivés rapidement sur place et les blessés ont été évacués en direction de trois hôpitaux de la zone. « Nous faisons actuellement le tour des services hospitaliers avec Mgr Joseph Arnaouti (évêque émérite de Kamichlié des Arméniens, ndlr), afin d’assister et de réconforter les parents, les membres des familles et les amis des blessés, tous bouleversés par ce qui s’est passé », poursuit le prêtre.
Une information provenant du commandement de la police, cité par l’agence officielle syrienne « Sana », confirme qu’un obus de mortier s’est abattu sur l’école primaire d’al-Manar à Bab Touma, « faisant un enfant martyr et des blessés, alors qu’un autre obus est tombé sur le complexe des écoles près de l’église de Mar Elias à Dweilaa ». (apic/fides/orj/be)
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