Au XXIe siècle, le statut de «bâtard» est toujours invoqué par les tribunaux rabbiniques

Israël: Existence d’une «liste noire» restreignant le choix du mariage pour les juifs

New York, 7 mai 2014 (Apic) Les tribunaux rabbiniques en Israël ont recensé sur une liste plus de 5’000 Israéliens devant accepter des restrictions de choix pour se marier basées sur les interdictions de la loi religieuse juive, la halakha. Cette «liste noire» pourrait violer la législation sur la vie privée, note l’agence télégraphique juive JTA, basée à New York.

La tenue d’une telle liste par les tribunaux rabbiniques, dans un pays où le mariage civil n’existe pas – seuls les mariages célébrés par un représentant religieux étant reconnus juridiquement, qu’ils relèvent de la religion juive, musulmane, chrétienne ou autre – porte gravement atteinte aux droits humains.

Les «mamzers» et leur descendance sont interdits de mariage avec un juif

Cette liste contient notamment les noms d’enfants de mères dont la conversion n’est pas reconnue par le courant juif orthodoxe et ceux qui tombent sous la qualification de «mamzer» (enfants illégitimes nés d’une relation interdite par la Torah) selon la loi juive. Un «mamzer», un terme biblique souvent traduit par «bâtard», peut être le fruit de l’adultère d’une femme mariée ou le fruit d’un inceste entre proches de la même famille. Ce statut est hérité par les enfants et leur descendance, et les personnes étiquetées «mamzer» ne peuvent que se marier entre elles.

Les tribunaux religieux juifs régissent en Israël le statut du mariage

Les tribunaux religieux juifs, qui régissent en Israël le statut du mariage pour les habitants juifs selon les normes juridiques du judaïsme orthodoxe, affirment que cette liste est nécessaire pour assurer que les mariages soient «kosher». Dans l’Etat d’Israël, au XXIe siècle, les tribunaux rabbiniques refusent toujours le mariage entre une personne inscrite comme «mamzer» et une autre personne juive. L’existence de «mamzers» est un tabou dans la communauté juive orthodoxe, mais des voix se font désormais entendre en Israël pour éliminer cette classification discriminatoire qui fait du tort à l’image du pays.

«L’Etat ne devrait pas se mêler d’inscrire sur une liste noire les enfants de mamzerim», estime l’avocate Susan Weiss, fondatrice du Centre pour la Justice des Femmes, un groupe de juristes qui envisage de saisir la Cour suprême pour faire éliminer une telle liste. (apic/jta/jpost/be)

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