Jérusalem: Prière œcuménique du pape avec le patriarche Bartholomée 1er
Rome, 20 mai 2014 (Apic) Le point culminant du voyage du pape François en Terre Sainte sera sans aucun doute sa prière œcuménique avec le patriarche de Constantinople Bartholomée 1er et les chefs des Eglises chrétiennes de la Ville sainte, dans la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem, le 25 mai 2014. Ce lieu, cœur de la foi chrétienne, est régi depuis plus de 150 ans par le « Statu quo », un ensemble de règles pour permettre aux différentes communautés d’y coexister en bons termes.
Depuis le 8 février 1852 et après des décennies d’affrontements entre communautés, la basilique du Saint-Sépulcre, au cœur de la Vieille Ville de Jérusalem, est l’objet d’une régulation très précise pour permettre aux 3 principaux rites présents, catholiques latins – représentés par les frères franciscains -, Grecs orthodoxes et Arméniens, d’y célébrer. Le « Statu quo » concerne également d’autres lieux saints, comme la basilique de la Nativité à Bethléem et le Tombeau de la Vierge à Jérusalem.
Au Saint-Sépulcre, lieu abritant le lieu de la crucifixion du Christ et son tombeau vide, lieu de la Résurrection, d’autres rites sont aussi représentés, à savoir les coptes, les Ethiopiens et les syriaques, qui possèdent des chapelles décorées selon leurs traditions respectives.
Le « Statu quo », spécialement au Saint-Sépulcre, détermine notamment les espaces réservés à chacun à l’intérieur du sanctuaire ainsi que les horaires et la durée des célébrations, les déplacements, les parcours et la manière de les réaliser. Aucune des communautés ne contrôle l’entrée principale. En effet, depuis le 13e siècle, la gestion de la porte a été confiée, sur décision du sultan d’Egypte d’alors, à 2 familles musulmanes: l’une garde la clef, et l’autre ouvre et ferme la grande porte.
La vie des sanctuaires est inséparable des régimes politiques de la Terre Sainte. Au cours des 17e et 18e siècles, les grecs orthodoxes et les catholiques furent en controverse continuelle à propos de certains de ces lieux, soutenus respectivement et principalement par la Russie et la France. Ce fut une période de luttes et d’interventions politiques, qui trouva son apaisement dans la ratification d’un firman, un édit impérial de la Sublime porte, expression désignant le siège du gouvernement du sultan de l’Empire ottoman à Constantinople. Ce décret accorda de fait la prééminence au patriarcat orthodoxe sur les autres communautés. Puis vint le « Statu quo ».
A l’intérieur comme à l’extérieur du sanctuaire, quelques détails insolites illustrent cette situation d’un territoire partagé sous tension, comme par exemple l’échelle en bois placée sur le rebord de la fenêtre de l’entrée de la basilique avant 1852. Jusqu’à ce jour, la petite échelle n’a pas été retirée. Par ailleurs, il arrive souvent que des affrontements entre membres de différentes communautés éclatent dans ce lieu saint ou encore dans la basilique de la Nativité.
Mais les 3 communautés arrivent parfois à trouver des terrains d’entente. Elles sont ainsi parvenues à s’accorder en vue de la restauration de la basilique du Saint-Sépulcre, qui a commencé en 1961 et dont les travaux, même s’ils se poursuivent très lentement, sont encore en cours. (apic/imedia/be)
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