Mgr Jean-Marie Lovey, ancien prévôt du Grand St-Bernard
Sion, 8 juillet 2014 (Apic) « La joie de l’Evangile ». C’est sous cette référence explicite au pape François que Mgr Jean-Marie Lovey, nouvel évêque de Sion, a placé son épiscopat. Se présentant à la presse le 8 juillet 2014, à Sion, l’ancien prévôt de la congrégation du Saint Bernard a souligné son désir de faire connaître le Christ comme joie du monde.
C’est avec sérénité que le chanoine Lovey accepte sa nouvelle mission confiée par le pape François. « Le temps des tremblements et des craintes n’est pas forcément derrière moi, mais j’ai confiance en Dieu. » L’exhortation apostolique du pape François, dont il a tiré sa devise « la joie de l’Evangile », définit l’évêque avant tout comme un pasteur qui parfois précède le troupeau, pour le conduire, parfois se place derrière pour soutenir les retardataires, mais le plus souvent se trouve au milieu de ses brebis. C’est dans cette voie que veut s’engager Jean-Marie Lovey. Fort de son expérience d’aumônier de jeunesse, de formateur et de prieur de l’hospice du Grand St-Bernard, le nouvel évêque a insisté sur sa disponibilité et son intérêt à la rencontre. « J’aime fonctionner dans la proximité le dialogue, le partage. Je me sens heureux et ému d’accueillir les confidences d’un cœur qui s’ouvre. » Le futur évêque qui s’en présenté avec son vêtement écru de chanoine, rayonne par sa simplicité.
Une empathie qui lui sera certainement utile à la tête d’un diocèse de Sion qui a connu depuis quelque années un certain nombre de tensions internes. « Je prendrai le temps de voir, de m’informer, de me laisser guider. Nous sommes un corps dont les membres doivent vivre dans l’harmonie, même si les crises font partie du développement normale de tout vivant. »
Un nouvel évêque qui avoue aussi son désarroi face à la Fraternité sacerdotale schismatique de saint Pie X de Mgr Lefebvre et du séminaire d’Ecône situé dans le diocèse. « Je n’ai pas de perspective sur ce que l’on peut faire. L’histoire montre que c’est presque sans issue. »
Autre remise en cause du rôle de l’Eglise, l’initiative populaire pour la séparation Eglise-Etat en Valais n’inquiète pas outre mesure le futur évêque. « Avant de connaître ma nomination, j’ai pensé qu’il était bon d’avoir un vote populaire sur le sujet pour permettre à chacun de situer sa responsabilité en toute connaissance de cause. Nous devrons être présents pour dire les enjeux et rappeler les risques pour la paix sociale. »
Sur le plan interne au diocèse, Mgr Lovey a souligné qu’il n’y avait pas de vacance du siège épiscopal, Mgr Norbert Brunner reste évêque de Sion jusqu’à la passation des pouvoirs. Le futur évêque n’a donc pas de raisons de remettre en cause les décisions prises, notamment les dernières nominations. « D’éventuels remaniements se feront en temps voulu. »
Jean-Marie Lovey est né le 2 août 1950 à Orsières. Huitième enfant d’une fratrie de onze, il quitte son Valais natal pour effectuer ses études secondaires au collège de Champittet à Pully, près de Lausanne – tenu alors par les chanoines du Grand-Saint-Bernard. Après y avoir obtenu sa maturité, il entre en 1970, à l’âge de 20 ans, au noviciat de cette même congrégation. A partir de 1971, il étudiera la théologie à l’université de Fribourg, avant d’être ordonné prêtre en 1977. Retour ensuite à Champittet, où le jeune chanoine Lovey sera nommé aumônier jusqu’en 1983. Fort de cette expérience, il sera ensuite aumônier des collèges de Sion. Il exercera ce ministère jusqu’en 1989, date à laquelle il est nommé maître des novices et supérieur du séminaire de la congrégation du Grand-Saint-Bernard. De 1995 à 2001, toujours auprès des jeunes, le nouvel évêque de Sion sera formateur au séminaire diocésain qui, alors, était un lieu de formation commun avec sa communauté. De 2001 à 2009, il sera nommé prieur de l’hospice du Grand-Saint-Bernard avant d’être élu prévôt des chanoines en 2009, fonction qu’il exerçait jusqu’à sa nomination à la tête de l’évêché de Sion.
Contrairement aux diocèses de Bâle et de Coire, le diocèse de Sion ne dispose d’aucun privilège pour l’élection de son évêque qui est librement nommé par le Saint-Siège. Dans une lettre au gouvernement valaisan de 1918, le Saint-Siège avait néanmoins concédé qu’il prendrait soin de ne pas élire un évêque qui n’aurait pas l’agrément du gouvernement, et qu’il recevrait et examinerait avec bienveillance les souhaits du gouvernement.
Le nonce apostolique en Suisse, Mgr Diego Causero, a établi une liste de trois «candidats», après avoir mené son enquête au sein du diocèse. Selon le canon 377 du code de droit canonique, il est invité à consulter les vicaires généraux et épiscopaux, les membres du chapitre cathédral, les membres du clergé ou même des laïcs «reconnus pour leur sagesse» ainsi que la CES. La liste de noms est ensuite transmise à la Congrégation pour les évêques, à Rome, actuellement présidée par le cardinal canadien Marc Ouellet, qui étudie les dossiers et les présente au pape. C’est au pape François que revient le choix final. La procédure prend généralement entre quelques mois et un an. Ce qui est le cas pour Sion puisque Mgr Brunner a démissionné le 5 juin 2013.
Le diocèse de Sion regroupe aujourd’hui 257’000 catholiques (185’000 pour la partie francophone et 72’000 pour la langue alémanique). Les catholiques forment 76% de la population valaisanne. Le diocèse compte 157 paroisses (84 francophones 71 alémaniques et 2 personnelles). 99 d’entre elles sont desservies par le clergé diocésain 58 par des religieux, essentiellement chanoines de Saint-Maurice et chanoines du Grand St-Bernard. Le nombre de prêtres diocésains est de 117 (73 actifs, 44 retraités) les prêtres religieux actifs dans le diocèse sont 38 et les prêtres d’autres diocèses 21. On compte en outre 16 diacres permanents et 60 agents pastoraux laïcs. (apic/mp)
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