«Nous ignorons tout quant à notre avenir»
Odessa, 10 septembre 2014 (Apic) Pour Mgr Jacek Pyl, évêque auxiliaire du diocèse catholique latin d’Odessa-Simferopol, la guerre en Ukraine à fait d’incroyables ravages dans la nation. Recevant au début septembre 2014 une délégation de l’œuvre d’entraide ›Aide à l’Eglise en détresse’, l’évêque de la petite minorité catholique se dit très inquiet pour l’avenir de la Crimée annexée par la Russie depuis le mois de mars.
Mgr Pyl, missionnaire Oblat de Marie Immaculée (OMI), souligne qu’il y a beaucoup de mariages mixtes entre les peuples russes et ukrainiens. Cette guerre a donc provoqué des blessures incroyables dans les couples et les familles. Il souhaite que les catholiques puissent œuvrer pour la guérison et la réconciliation.
Depuis la scission de la Crimée, Mgr Pyl explique vivre une situation très difficile. «Nous avons beaucoup de questions, mais peu de réponses. Bien qu’il y ait la guerre en Ukraine et que la Crimée soit sous la domination russe, l’Eglise catholique peut encore exercer son ministère, mais nous ignorons tout quant à notre avenir». A la suite de l’annexion de la Crimée par la Russie, le diocèse est séparé en deux parties. La cathédrale est située à Simferopol en Crimée tandis que l’archevêché diocésain, sous la responsabilité de Mgr Bronislaw Bernacki, se trouve à Odessa, en territoire ukrainien, à environ 460 km de Simferopol. Le diocèse au complet, grand comme le tiers de la Pologne compte quelque 3’000 catholiques et 64 prêtres.
Messes en russe, en anglais et en espagnol
En Crimée, la messe est célébrée en trois langues: surtout en russe, mais aussi en anglais pour les étudiants en provenance de l’Inde et de l’Afrique pour Simferopol ainsi qu’en espagnol pour Sébastopol. «Et parfois même, nous célébrons en ukrainien et en polonais. Si j’avais plus de prêtres, je serais en mesure d’ouvrir plusieurs nouvelles paroisses.»
Si la situation se stabilise, l’objectif de Mgr Pyl serait de construire une cathédrale pour remplacer le local actuel trop exigu. «Il y a maintenant 20 ans que nous attendons l’autorisation de construire une église. Récemment, j’ai discuté avec le métropolite orthodoxe Mgr Lazar représentant du Patriarcat de Moscou à Simferopol. Il a montré une certaine ouverture pour un tel projet. Mais tout a été arrêté après la prise de contrôle de la Russie et nous ne savons pas si nous devrons recommencer le processus depuis le début ni ce qu’il adviendra de ce projet.» (apic/aed/mp)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/nous-ignorons-tout-quant-a-notre-avenir/