Un homicide toutes les 10 minutes
Sao Paulo, 14 novembre 2014 (Apic) 50’806 personnes ont été victimes d’homicides l’an dernier, au Brésil, un chiffre en hausse de 1,1%. L’Annuaire brésilien de sécurité publique 2013 a présenté, le 11 novembre 2014, des chiffres particulièrement inquiétants.
Le Brésil a un taux de 25,2 tués pour 100’000 habitants. Une personne décède chaque dix minutes de mort violente, dans le pays.
Le rapport, présenté par le Forum brésilien de sécurité publique, une organisation gouvernementale liée au ministère de la Justice, souligne que ce nombre d’homicides est 1,6 fois plus important qu’au Mexique à la même période (30’632, d’après le gouvernement mexicain) et que le taux de morts violentes est 5 fois plus élevé qu’en Irak en 2013 (9’742 victimes d’après l’ONG Iraq Body Count).
Le document rappelle que le nombre de détenus dans les prisons et maisons d’arrêt brésiliennes, déjà en situation de surpopulation chronique, est passé de 551’622 en 2012 à 574’027 en 2013. Le Brésil occupe le quatrième rang mondial en terme d’emprisonnement, derrière les Etats-Unis, la Chine et la Russie.
Le rapport précise que 40% de ces détenus sont toujours en attente de leur jugement. Un problème qui pourrait être résolu, selon le Forum brésilien de sécurité publique, avec une accélération du système judiciaire brésilien.
Un autre aspect inquiétant concerne le nombre de violences sexuelles. 143’000 viols auraient ainsi été commis en 2013, soit un toutes les 4 minutes. Ce chiffre, indiquent les auteurs du rapport, n’est qu’une projection calculée sur la base des 50’320 plaintes réellement déposées. Les chercheurs estiment que moins de 35% seulement des crimes de cette nature sont suivis de plaintes.
Parmi les violences pointées dans le document, figurent également celles dont se sont rendues coupables les forces de sécurité brésiliennes. Les agents brésiliens ont tué 11’197 personnes lors de ces cinq dernières années. Soit six fois plus que leurs homologues nord-américains. 490 policiers brésiliens ont également perdu la vie dans ce laps de temps.
Selon le Forum brésilien de sécurité publique, cette violence a coûté 258 milliards de réals (95 milliards de francs suisses), soit près de 5% du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays.
S’appuyant sur «L’ indice de confiance dans la justice brésilienne», une étude réalisée en 2013 par la Fondation Getulio Vargas, le rapport rappelle en outre que plus de 80% des personnes estiment qu’il est aisé de désobéir aux lois ou de «trouver une solution», une expression très usitée au Brésil, qui fait référence à la facilité de corrompre la justice. Cette conviction est même davantage marquée chez les Brésiliens les plus riches. (apic/jcg/rz)
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