Renonciation ou renoncement?

J’avais beaucoup admiré Jean-Paul II à la fin de son pontificat. Il tenait bon dans une souffrance extrême, décrié, voire moqué, par bon nombre de personnes pour son incapacité visible à manœuvrer la laborieuse barque de Pierre. Sa ténacité fut pour moi une leçon, qui m’a depuis souvent remis sur de bons rails dans les moments difficiles. Il reste pour moi un modèle de vie chrétienne et m’a permis d’entrer un peu plus dans le mystère de la croix, sinon de la foi.

 

Aujourd’hui Benoît XVI se retire, il renonce au siège de Saint-Pierre, non sans rappeler que «ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière». D’évidence il ne suit pas son prédécesseur sur le chemin de la croix.

 

Mais qui suis-je pour juger! Que l’on trône ou que l’on croupisse, l’ombre de la croix nous enveloppe toujours. Notre Pape nous enseigne aujourd’hui quelque chose d’aussi admirable que soudain, la vie chrétienne ne tient pas tant dans des règles que dans l’exercice libre d’un sage discernement: «Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien.»

 

Le renoncement de Benoît XVI ne vaut ni plus ni moins que la ténacité de Jean-Paul II. C’est avec autant d’émotion et de respect pour leur Saint-Père que les catholiques accueillent aujourd’hui cette humble et sage décision.

 

PF

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