Impossible d’y échapper : le deuxième dimanche de Pâques, nous avons rendez-vous avec ce sympathique apôtre qui s’appelle Thomas. Je dis » sympathique » parce que dans le miroir de l’Évangile, il nous ressemble comme un frère.
Thomas, n’est-ce pas l’homme ou la femme typiquement moderne ? Vous, moi. À la fois indépendant et questionneur. D’abord, Thomas ne croit pas les autres sur parole. Il se méfie des illusions collectives, des évidences communes. Il ne suit pas le troupeau. Il veut se faire une opinion par lui-même. Et son grand critère à lui, c’est la vérification et la vérification par la matérialité du corps. « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas. »
Les récits des apparitions du Christ ressuscité insistent joyeusement sur l’aspect corporel de la résurrection. Le texte de ce dimanche ne dit-il pas : «Il leur montra ses mains et son côté»?
Beaucoup de chrétiens auraient avantage à se réjouir que toute leur personne, corps, âme et esprit, soit appelée à entrer dans la gloire plutôt que de succomber à la séduction de la réincarnation dont Jésus n’a jamais parlé. La foi n’est pas une addition de croyances universelles. Elle n’est pas comme je veux qu’elle soit. Elle est comme elle est. Et c’est tant mieux aussi bien pour Thomas que pour moi.
Chne Calixte Dubosson
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