Message des évêques suisses pour la Journée du Malade le 1er mars

Fribourg, 3 février 2015 (Apic) Prétendre qu’il existe des vies indignes d’être vécues est un «grand mensonge», estime le pape François. C’est ce message fort dont s’inspirent les évêques suisses dans leur lettre à l’occasion de la Journée du Malade 2015, le dimanche 1er mars 2015.

Le pape François commence son message pour la XXIIIe Journée mondiale du Malade 2015 par une citation du grand martyr Job: «J’étais les yeux de l’aveugle, les pieds du boiteux» (Jb 29,15), note Mgr Marian Eleganti, évêque auxiliaire de Coire, qui signe la lettre de la Conférence des évêques suisses (CES).

Il n’y a pas de vies indignes d’être vécues

A l’aide d’une autre citation, tirée du Psaume 90,12, «Fais-nous savoir comment compter nos jours, que nous venions de cœur à la sagesse !», le pape montre dans quel contexte il veut que son message de cette année soit compris. Le pape François dénonce une acceptation croissante de l’euthanasie sous forme active et sous forme d’aide au suicide, souligne Mgr Eleganti. «Quel grand mensonge se dissimule derrière certaines expressions qui insistent tellement sur la ‘qualité de la vie’, pour inciter à croire que les vies gravement atteintes par la maladie ne seraient pas dignes d’être vécues !»

Le pape plaide en faveur d’un accompagnement intensif des malades. L’expérience montre effectivement que les idées suicidaires et le sentiment de n’être plus qu’un fardeau diminuent et même disparaissent chez les malades entourés d’affection et d’estime. «Notre monde oublie parfois la valeur spéciale du temps passé auprès du lit d’un malade», écrit le pape François. Pour lui, c’est un «temps sacré». C’est pourquoi, il nous exhorte à demander, «avec une foi vive, à l’Esprit Saint de nous donner la grâce de comprendre la valeur de l’accompagnement, si souvent silencieux».

«Nous ne pouvons souvent rien faire d’autre pour les personnes gravement malades ou mourantes que d’être simplement là pour elles, de se taire et de leur tenir la main. Mais c’est beaucoup !», relève l’évêque auxiliaire de Coire.

La mort n’est pas une défaite, mais elle fait partie de la vie

La médecine et les soins ont aujourd’hui tellement progressé qu’aucune personne gravement malade ne doit craindre des souffrances insupportables, note-t-il. «Même les personnes les plus atteintes peuvent garder une bonne qualité de vie grâce à des soins palliatifs adéquats et à l’accompagnement. Ceux-ci rendent possibles et favorisent la maturation de l’âme, les contacts et les adieux conscients, des processus qui sont si importants dans la dernière phase de notre vie. La mort doit survenir dans un environnement empreint d’amour et d’humanité. Toutes les personnes impliquées reconnaîtront alors qu’elle n’est pas une défaite mais fait partie de la vie tout comme la naissance».

«Pour beaucoup, une grave maladie qui peut être létale enclenche un processus de maturation et d’achèvement. Comme il est fréquent qu’une maladie mortelle devienne un chemin de réconciliation avec soi-même, avec Dieu et avec ceux qui étaient importants dans sa vie ! De tels processus ont besoin de temps, d’affection et d’accompagnement. Personne ne devrait renoncer à ces possibilités en s’enlevant volontairement la vie et laisser famille et amis dans l’impuissance. La formule est donc la suivante: Aide et accompagnement au lieu d’euthanasie, aide au suicide et rupture de la relation».

«Faire l’expérience de la grâce de Dieu dans la souffrance»

Le pape François souligne qu’il est possible aussi de «faire l’expérience de la grâce de Dieu dans la souffrance». Il rend hommage à toutes celles et ceux qui se dévouent aux malades, les soignent et les accompagnent jusqu’à la fin avec amour et il les en remercie. Il le fait d’autant plus que de nombreux malades ne sont plus en mesure de remercier eux-mêmes leurs proches et leurs soignants.

Les évêques suisses s’associent à ces remerciements. Ils font leur la prière que le pape François adresse à la Vierge Marie à la fin de son message: «Ô Marie, Siège de la Sagesse, intercède comme notre Mère pour tous les malades et pour ceux qui en prennent soin. Fais que, dans le service du prochain qui souffre et à travers l’expérience même de la souffrance, nous puissions accueillir et faire croître en nous la véritable sagesse du cœur». (apic/ces/be)

 

Jacques Berset

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/message-des-eveques-suisses-pour-la-journee-du-malade-le-1er-mars/