Québec: Pétition contre la fermeture de la Faculté de théologie de l’Université de Sherbrooke

Sherbrooke/Québec, 6 février 2015 (Apic) La communauté universitaire et les citoyens de tous horizons sont appelés à se mobiliser contre la «restructuration drastique» de l’enseignement de la théologie à l’Université de Sherbrooke (UdeS), ville principale des Cantons de l’Est, au Québec. Prévue pour mai prochain, la fermeture la Faculté de théologie et d’études religieuses (FATER) a suscité le lancement d’une pétition.

A l’appel de la rectrice Luce Samoisette et du professeur Pierre Noël, doyen, la pétition demande plus de transparence. S’ils comprennent le contexte budgétaire restrictif de l’Université et «le déplacement de la théologie dans un monde en pleine mutation», les initiateurs de la pétition condamnent «la façon unilatérale de la direction de l’UdeS de traiter ce dossier». Ils accusent la direction d’avoir pris cette décision «en catimini».

Fermeture malgré la résurgence du religieux dans les sociétés contemporaines

«La décision d’abolir la FATER ne va-t-elle pas à l’encontre du discours sur la résurgence du religieux dans nos sociétés contemporaines et sur l’importance de l’analyse de cette problématique en expansion?», se demandent les deux professeurs.

Rappelant les statuts de l’Université de Sherbrooke, qui reconnaît aux membres de ses structures majeures notamment le droit à l’information et le droit d’initiative, les initiateurs soulignent que l’administration a manqué à ces droits. Elle a communiqué aux étudiants de la FATER, par un simple courriel, à la fin de la session de l’automne passé, sa décision de fermer la faculté.

Pas de consultation du corps professoral et des étudiants

«Comment se fait-il que le corps professoral et les étudiants-es, concernés directement par ce changement, n’aient pas été consultés? Comment une université qui privilégie le respect des personnes et la responsabilité sociale peut-elle priver la communauté étudiante de toute information pertinente et lui imposer des décisions prises en catimini?», se demandent les pétitionnaires. Ils déplorent qu’un institut, qui promeut le savoir et la bonne gouvernance, peut-il opérer comme une compagnie privée avec des intérêts privés.

Pour les initiateurs de la démarche, qui disent comprendre la nécessité d’une perspective renouvelée de la théologie, l’abolition d’une réalité enviable (une faculté) au profit d’une réalité virtuelle sans âme (un centre universitaire interdisciplinaire sur le religieux contemporain) suscite la méfiance. «Un centre n’a ni la crédibilité ni le rayonnement d’une faculté aussi petite puisse-t-elle être». Il est à leurs yeux plus vulnérable, en période de difficultés financières, qu’une faculté. Ils se demandent comment le nouveau centre saura coordonner la praxis en théologie et en études du religieux contemporain, notamment les stages, l’intégration professionnelle ou la recherche-terrain. (apic/com/be)

Jacques Berset

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