Bagdad: Ouverture du synode de l’Eglise chaldéenne sur fond de schisme

Bagdad, 6 février 2015 (Apic) Samedi 7 février s’ouvre à Bagdad le Synode extraordinaire de l’Eglise chaldéenne convoqué par le patriarche de Babylone, Mgr Louis Raphael 1er Sako. La rencontre est placée sous le signe de la rupture. Douze prêtres ont été suspendus en octobre 2014 pour avoir quitté l’Irak sans la permission de leurs supérieurs.

A l’ordre du jour du synode figure en effet le cas des prêtres et des moines qui ont fui l’insécurité de leurs diocèses et de leurs maisons religieuses, certaines gravement endommagées, sans l’autorisation de leurs supérieurs. La plupart se sont rendus aux Etats Unis pour exercer leur ministère dans les diocèses de la diaspora.

Ces prêtres et ces moines ont été enjoints de retourner en Irak par un décret promulgué par Mgr Sako, rappelle Radio Vatican sur son site internet. Une date limite était fixée: le 22 novembre 2014. Les prêtres irako-américains ayant refusé de revenir au pays ont été suspendus du ministère sacerdotal. Le décret du patriarche a suscité une mobilisation inattendue aux Etats-Unis. Cela a notamment provoqué une crise ouverte entre Mgr Sako et l’évêque chaldéen résidant à San Diego, Mgr Sarhad Jammo qui a pris la défense des prêtres sanctionnés.

Mgr Jammo a même fait appel aux canons du Code oriental, qui limite territorialement les actes disciplinaires posés par le Patriarche et en tant qu’évêque catholique. Il a affirmé qu’il n’obéirait plus qu’au pape. Un bras de fer oppose désormais le chef de l’Eglise chaldéenne, qui réside à Bagdad, aux évêques et à certains secteurs de la diaspora chaldéenne en Amérique du Nord.

Le Saint-Siège appelé en arbitrage

Cette querelle a des effets potentiellement dévastateurs alors que les événements qui bouleversent le Moyen-Orient ont accéléré la fuite des chrétiens autochtones. Certains s’attendent à un règlement de compte et en appellent à l’arbitrage du Saint-Siège. Mgr Sako souhaite la démission de Mgr Jammo, qui avait déjà déserté les assemblées synodales de 2013 et 2014 et refusé d’appliquer le nouveau missel du synode. Il a indiqué qu’il était lui-même prêt à démissionner, si le Saint-Siège ne le soutenait pas, car il ne veut pas d’un titre qui ne serait plus qu’honorifique.

Cette querelle illustre bien les rapports problématiques que de nombreuses Eglises d’Orient entretiennent avec leurs communautés respectives dans la diaspora, des communautés la plupart du temps beaucoup plus opulentes et influentes. A noter que de nombreux prêtres, religieux et religieuses continuent de servir leur peuple dans les églises, les maisons et les camps de réfugiés du Moyen Orient. Actuellement 400’000 chrétiens vivent encore en Irak dont plus de la moitié sont chaldéens. (apic/rv/cna/bb)

Bernard Bovigny

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