Dans ce message, « le pape n’entendait absolument pas blesser les sentiments du peuple mexicain, qu’il aime beaucoup, ni méconnaitre l’engagement du gouvernement mexicain dans le combat contre le narcotrafic », a expliqué le Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. « Le pape ne voulait rien faire d’autre que souligner la gravité du phénomène du narcotrafic qui afflige le Mexique et d’autres pays d’Amérique latine », a relevé le porte-parole.
Face aux protestations du gouvernement mexicain, qui avait convoqué le nonce apostolique à Mexico, le sous-secrétaire pour les Relations avec les Etats du Saint-Siège, Mgr Antoine Camilleri, a remis le 24 février une note à l’ambassadeur du Mexique près le Saint-Siège, rapporte Radio Vatican. Il y spécifie que le terme de « mexicanisation » ne devait pas être considéré comme « une opinion politique au détriment d’une nation qui réalise un effort sérieux pour éradiquer la violence et les causes sociales qui en sont à l’origine ».
Le malentendu est né après la publication d’un courriel privé envoyé par le pape à l’un de ses amis argentins, Gustavo Vera, président de l’ONG La Alameda. « Pourvu qu’il soit encore temps d’éviter la mexicanisation. Je parlais avec des évêques mexicains et la situation est terrifiante », a écrit le pontife. Il faisait référence à la situation prévalant dans son pays d’origine, qui le préoccupe, tout comme son ami.
Le Père Lombardi précise que le pape a attiré l’attention sur la nécessité d’adopter à tous les niveaux des politiques de coopération et de concertation.
Les évêques mexicains ont tenu à prendre la défense du pape. Ils ont souligné que le commentaire privé et personnel du pontife n’avait pas cherché à stigmatiser le Mexique, mais à évoquer une réalité de ce pays et d’autres du continent, en rapport au narcotrafic, un sujet qui le préoccupe particulièrement. (apic/rv/rz)
Raphaël Zbinden
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