L’Etat argentin reconnaît administrativement la Fraternité Saint-Pie X

Buenos Aires, 14 avril 2015 (Apic) L’archevêque de Buenos Aires, le cardinal Mario Poli, a apporté son appui à la Fraternité sacerdotale saint Pie X de Mgr Lefebvre (FSSPX) en vue de l’obtention de sa reconnaissance par l’Etat argentin. Cette démarche, qui n’a rien d’une reconnaissance canonique du groupe intégriste, n’a néanmoins probablement pas pu se faire sans l’aval du pape François, estiment les observateurs.

La décision du Secrétaire du culte, Guillermo R. Oliveri, est parue au Bulletin Officiel de la République d’Argentine le 9 avril 2015. Selon cette décision, la Fraternité Saint-Pie X est reconnue comme personne juridique et est désormais inscrite au registre des Instituts de vie consacrée où figurent les ordres et les congrégations religieuses catholiques, présents dans le pays.

L’aboutissement de cette procédure d’enregistrement officielle de la FSSPX entamée en 2011 a été rendue possible par une lettre de l’archevêque de Buenos Aires adressée au Secrétariat du culte. Le cardinal Mario Aurelio Poli y demande que «la ›Fraternité des apôtres de Jésus et Marie’ (FSSPX) soit considérée, jusqu’à ce qu’un cadre juridique définitif lui soit accordé dans l’Eglise universelle, comme si elle était une association de droit diocésain». Il s’agit d’une condition nécessaire à remplir par toutes les congrégations religieuses catholiques dans le pays.

Il faut savoir qu’en Argentine, l’apostolat des congrégations religieuses catholiques ne peut s’exercer que dans un cadre administratif et juridique conditionné par l’inscription au Registre des Instituts de vie consacrée, après avis de l’autorité ecclésiastique.

Ouverture de Rome envers la FSSPX ?

Le document du cardinal Poli n’a pas de portée canonique, car il ne saurait se substituer à l’autorité romaine qui seule peut régler le statut canonique de la Fraternité, indique un communiqué de la FSSPX. Il ne s’agit que d’une démarche permettant une décision administrative de l’Etat argentin.

Le fait que le cardinal Poli ait succédé au cardinal Bergoglio sur le siège archiépiscopal de Buenos Aires peut cependant faire légitimement penser que cette décision n’a pas été prise sans concertation avec le pape François. Selon le journaliste de «La Croix», Nicolas Senèze, il reste difficile de dire si ce geste du cardinal Poli préjuge ou anticipe une ouverture du côté du Vatican. Récemment encore le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, rappelait : «Nous faisons tout ce qui est possible. Mais les conditions pour une pleine communion avec Rome sont les mêmes pour tous les baptisés : la foi, les sacrements, la reconnaissance de l’autorité du pape.» En clair : le Préambule doctrinal proposé en 2011 à la FSSPX est toujours sur la table, mais n’est pas négociable. «On ne négocie pas la foi», mettait en garde le cardinal Müller. (apic/com/cx/mp)

Maurice Page

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