Le pape a reçu, le 18 avril 2015, les participants à la session plénière de l’Académie pontificale des sciences sociales, réunis au Vatican autour de ce thème. Il a appelé les autorités civiles à s’élever contre une «régression pour l’humanité».
Evoquant, devant une cinquantaine d’auditeurs, «ceux qui pâtissent de la tragédie des formes modernes d’esclavage – trafic des êtres humains, travail forcé, prostitution, trafic d’organes et de drogue -», le pontife a pointé du doigt le système économique du profit où naissent «de nouvelles formes d’esclavage qui, dans un sens, sont pires et plus déshumanisées que celles du passé».
«Cela ne plaît à personne de reconnaître dans sa propre ville, région ou nation, ces nouvelles formes d’esclavage, alors même que nous savons bien qu’elles concernent quasiment tous les pays», a ajouté le pape. Il a ainsi appelé à ce que «la législation nationale et internationale» permette de «remettre les trafiquants à la justice» et d’œuvrer à la «réhabilitation des victimes». Et le pontife de plaider pour réviser les normes sur le droit d’asile.
Le pape a cité notamment l’exemple du missionnaire espagnol jésuite saint Pierre Claver (1580-1654), engagé auprès des esclaves africains, «à une époque où l’esclavage était socialement accepté, malheureusement – et scandaleusement – aussi dans le monde chrétien». «L’abolition de l’esclavage comme structure sociale est la conséquence directe du message de liberté porté au monde par le Christ», a-t-il souligné, notant la «progressive conscience de ce message dans le cours de l’histoire». (apic/imedia/lf/bb)
Bernard Bovigny
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/le-pape-denonce-le-trafic-humain-comme-un-mal-que-le-monde-veut-occulter/