Ils dénoncent un « coup de force »
L’évêque de Namur s’explique dans une lettre pastorale
Namur, 17juin(APIC) Dans une lettre pastorale rendue publique mardi 18
juin, Mgr André-Mutien Léonard, le nouvel évêque de Namur, contesté pour
avoir annoncé abruptement la fermeture de la section théologique du Grand
Séminaire, déclare avoir pris lucidement le risque de graves remous, « parce
que la situation actuelle ne peut pas durer ». Constatant la baisse dramatique des vocations sacerdotales dans le diocèse, il affirme que « si l’on
prend les décisions adéquates, des candidats plus nombreux et de qualité se
présentent ».
Analysant la situation actuelle du diocèse de Namur, il relève que les
prêtres, indispensables à l’Eglise, prennent de l’âge (62 ans en moyenne),
sont souvent surchargés et plusieurs ont des problèmes de santé ou de découragement. Une vingtaine de prêtres décèdent chaque année, tandis que la
relève ne suit pas : une, deux ou trois ordinations seulement par an. Il
souhaite éviter, dans les dix années à venir, une chute catastrophique du
nombre de prêtres, c’est-à-dire « la détresse et la peine de dizaines et de
dizaines de paroisses ou communautés se retrouvant sans pasteurs pour les
accompagner ».
Depuis que Mgr Léonard a annoncé son intention de « stimuler courageusement la formation des futurs prêtres », affirme-t-il, une bonne quinzaine de
jeunes lui ont déjà manifesté le désir d’entrer au Séminaire à la rentrée
prochaine et il espère encore en accueillir d’autres. Le nouvel évêque de
Namur n’est « pas entièrement satisfait » de l’optique adoptée par la section
de théologie du Séminaire et y souhaite des « aménagements substantiels »,
moyennant quoi la formation théologique pourra encore y être dispensée « à
une partie des séminaristes ».
L’Ecole théologique du diocèse, « le Sénevé », ne serait donc pas supprimée ni fusionnée avec l’Ecole de la Foi, comme annoncé auparavant, mais
l’évêque souhaite des passerelles entre les options théologiques diverses,
afin de parvenir, dans le cadre d’une « Ecole cathédrale » nouvelle, à une
formation théologique des futurs prêtres et des laïcs « qui soit plus équilibrée et plus accueillante à toutes les sensibilités thélogiques en présence dans le diocèse et dans l’Eglise ».
Cependant, si les professeurs du « Sénevé » estiment ne pas pouvoir entrer
dans ces vues, ils demeurent libres de continuer leur enseignement tels
qu’ils le pratiquent, mais l’évêque de Namur demande de pouvoir tenter une
autre formule pour la formation théologique des futurs prêtres. Les professeurs du « Sénevé » avaient constaté le 10 juin dernier « l’impossibilité de
poursuivre le travail de formation théologique entrepris depuis 9 années »
dans le cadre de cette institution.
Contredisant les propos se voulant rassurant de cette lettre pastorale,
quelque 120 chrétiens – prêtres, religieux et laïcs du diocèse – s’étaient
réunis samedi à Marche-en-Famenne pour analyser la difficile situation que
traverse le diocèse de Namur depuis l’annonce faite le 22 mai dernier par
Mgr Léonard de fermer la section de théologie du Grand Séminaire. Cette décision a provoqué une grave crise de confiance parmi les fidèles du diocèse.
Une « tendance théologique unilatérale »
Le professeur José Reding, du Centre théologique du « Sénevé », a déclaré
aux participants que la décision de l’évêque de fermer la section théologique du Grand Séminaire est considérée par les thélogiens comme « un désaveu
injuste et prononcé sans procédure ». Pour les professeurs du « Sénevé », affirme J. Reding, le projet du nouvel évêque « relève d’une politique d’alternance et non d’une politique d’ouverture : il s’agit d’un coup de force
d’une tendance théologique qui entend se faire passer pour vérité catholique. » (apic/cip/be)
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