«Il n’y a pas de révolution! La doctrine n’appartient à personne en particulier, elle appartient au Christ!». C’est qu’a tenu à rappeler le cardinal Robert Sarah, interpellé à propos du prochain Synode des évêques sur la famille, lors de la présentation à Rome d’une nouvelle collection d’ouvrages sur ce thème chez l’éditeur italien Cantagalli. La question de l’accès à la communion des divorcés remariés cristallise une partie des débats.
Evoquant les discussions actuelles dans l’Eglise à l’approche de la prochaine assemblée ordinaire des évêques sur la famille, le cardinal Sarah a assuré que «beaucoup de gens parlent dans le sens du vent». Pourtant, a-t-il insisté, «celui que nous devons tous suivre, c’est le Christ. Pape, évêques, c’est le Christ que nous devons suivre».
Le prélat a également affirmé qu’au cours du synode d’octobre 2014, les divisions, notamment sur la question de l’accès à la communion pour les personnes divorcées remariées, concernaient surtout l’Occident. Il n’y a pas de tels débats «en Amérique, en Asie, en Afrique», a-t-il rappelé. Et le haut prélat guinéen d’affirmer: «en Afrique, nous sommes fermes. Nous avons vu des gens mourir pour leur foi, alors nous ne pouvons pas plaisanter avec la foi».
Au cours du synode d’octobre 2015, le chef de dicastère espère «retrouver une unité pour réaffirmer ce que l’Eglise a toujours affirmé (…) On ne peut pas changer l’Evangile, a-t-il insisté. Oui, Jésus est miséricordieux, mais il a dit que rompre un mariage, c’était un adultère, un péché. Et le pécheur, sans pénitence, ne peut recevoir le Christ (…) Si des évêques et des prêtres le font, ils insultent le Christ, ils profanent son corps! (…) Un péché d’autant plus grand», pour le cardinal, qu’ils ont «conscience» de ce qu’ils font.
Le cardinal Sarah pointe alors du doigt «la perte de foi» de certains clercs face au sacrement de l’eucharistie. «Si un évêque ne considère pas l’eucharistie comme le corps du Christ, s’il dit que personne ne doit être exclu», a-t-il estimé, c’est qu’il voit l’hostie comme «un simple repas à partager», et alors, «on perd le mystère».
Le chef de dicastère s’est alors prononcé en faveur de la communion «spirituelle» et non «sacramentelle» pour les divorcés remariés: «l’impossibilité de la communion peut aussi conduire au progrès spirituel. Elle peut être vue comme une voie pour retourner au Seigneur mais aussi une façon de participer à sa souffrance, du passage de la mort à la résurrection». (apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
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