Delémont: «Tout le monde tombe amoureux du pape François!»

Delémont, 2 juin 2015 (Apic) «Tout le monde tombe amoureux du pape François!», a assuré le 28 mai 2015 le journaliste-reporter Arnaud Bédat. Invité au Centre Saint-François, à Delémont dans le canton du Jura, il est venu raconter comment il a vécu, à Rome, au soir du 13 mars 2013, l’installation du cardinal Jorge Bergoglio sur le siège pontifical. Ce qui l’a conduit à écrire «François l’Argentin», un livre qui relate – à travers d’innombrables témoignages – le parcours de ce pape hors norme qui fascine le monde entier.

«C’est vrai, tout le monde tombe amoureux de lui. Lors de ses apparitions sur la place Saint-Pierre, les gens hurlent, crient, pleurent, s’évanouissent même, comme lorsqu’une rock star apparaît au milieu de ses fans. C’est du jamais vu au Vatican!» Assis sur le coin d’une table, face à plusieurs dizaines d’auditeurs rassemblés dans une grande salle du Centre Saint-François, à Delémont, Arnaud Bédat évoque le pape… «son» pape, «François l’Argentin» comme il l’a surnommé dans le livre qu’il a publié il y a juste un an et qui demeure un véritable succès éditorial. Pendant plus d’une heure, le journaliste de Porrentruy raconte ce qui l’a amené à partir plusieurs semaines en Italie et en Argentine: «Suite à la démission de Benoît XVI, le magazine L’Illustré m’envoie à Rome pour couvrir le conclave. Dans le restaurant où se retrouvent les journalistes suisses, dont Darius Rochebin et André Kolly, les pronostics vont bon train. Chacun a son favori. Je dresse la liste et je demande à la tablée: on n’aurait pas oublié Bergoglio? Je passe pour un fou et pourtant, le lendemain soir, c’est bien lui qui est devenu le pape François.»

Un pays en fête

Sans la moindre note à portée de main, Arnaud Bédat improvise et les anecdotes se succèdent: «Ce fameux soir du 13 mars 2013, je suis juste sous le balcon, à côté d’Italiens qui exultent lorsqu’ils entendent le nom du nouveau pape: ‘c’est un Italien !’ Je ne vous dis pas leur déception lorsque je leur révèle que Bergoglio est Argentin».

Au lendemain de cette élection, Arnaud Bédat se rend à Buenos Aires, une ville déjà transformée par un élan d’enthousiasme: «Il y régnait une ferveur extraordinaire, comme si tout le peuple se retrouvait derrière ce pape». Pour compléter son article, le journaliste ajoulot rencontre des proches, des voisins ou des amis: «Tous étaient heureux, mais pleuraient. Ils étaient tristes d’imaginer que ‘leur’ cardinal ne reviendrait plus s’installer en Argentine». Evidemment, la sœur du pape est immédiatement assiégée par les médias, pourtant Arnaud Bédat parvient à la rencontrer et à recueillir son témoignage: «Depuis, je l’ai revu plusieurs fois. Elle me reconnaît, je suis celui qui lui a offert du chocolat suisse».

Sur les traces de Jorge Bergoglio

Après la publication de son article, l’idée de rassembler des témoignages dans un livre lui trotte dans la tête. Avec le soutien des éditions Flammarion, Arnaud Bédat retourne en Argentine. De juillet à septembre 2013, il va voir ou revoir tous les personnages de la galaxie Bergoglio: la sœur, les neveux, les fidèles amis et tous les autres, du tailleur à la pédicure, en passant par l’orfèvre, le cordonnier, le médecin chinois ou le marchand de journaux. Pendant plus de deux mois, tel un enquêteur, Arnaud Bédat marche sur les traces laissées par Jorge Bergoglio: il collecte des documents, fouille dans des archives, visite des lieux et compile toutes les grandes et petites histoires qui démontrent qu’avant même d’être pape, François avait déjà bouleversé de nombreuses vies: «Il reprend et adapte certaines de ses anciennes homélies. Ce qu’il a fait et dit en Argentine, il le fait et le dit aujourd’hui pour le monde».

Le pape à Porrentruy?

Dès sa parution, le livre «François l’Argentin» s’est hissé au sommet des meilleures ventes en librairie. Aujourd’hui, entre deux enquêtes journalistiques menées pour L’Illustré, Arnaud Bédat suit quotidiennement l’actualité vaticane: il suffit de suivre ses pages sur Twitter ou Facebook pour s’en rendre compte.

Jeudi dernier, après le temps de la conférence est venu le temps des questions, dont une en particulier: «Que pensez-vous de l’idée d’inviter le pape dans le Jura?» Le visage du journaliste bruntrutain s’illumine! «Depuis l’élection du pape, je suis retourné à Rome, notamment en octobre dernier lors du synode des familles. Au cours de ces séjours j’ai noué des contacts, tissé des liens et je peux vous dire que le projet de faire venir le pape à Porrentruy n’est pas aussi fou qu’il n’y paraît. Les Argentins considèrent qu’ils doivent beaucoup à la Croix-Rouge, du coup il n’est pas utopique de penser que le pape pourrait se rendre un jour au siège du CICR à Genève avec, pourquoi pas, une étape en Ajoie pour présider une messe en plein air sur la plaine de Courtedoux».

Premier pape Prix Nobel?

Selon Arnaud Bédat, un comité de pilotage mené par François Lachat et quelques mécènes s’est formé: «On a déjà rencontré et obtenu le soutien de Mgr Felix Gmür, évêque du diocèse de Bâle, de Mgr Denis Theurillat, évêque auxiliaire, et du cardinal Kurt Koch, l’ancien évêque du diocèse de Bâle, aujourd’hui installé à Rome où il préside le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Je ne sais pas si ce projet va aboutir, mais on y croit, d’autant qu’avec François rien n’est impossible».

Arnaud Bédat maintient qu’il est agnostique, mais, comme tous ceux qui ont approché ce pape hors normes, il est de toute évidence tombé amoureux de François. Sinon, pourquoi aurait-il toujours sur lui une médaille de la Vierge qui défait les nœuds, la Vierge préférée du pape François? «C’est vrai, il donne envie d’y croire. François, c’est le bon personnage au bon endroit au bon moment. Je pense que ce sera le premier pape à qui l’on attribuera le Prix Nobel de la paix. Je tiens les paris!» (apic/sic/rz)

Raphaël Zbinden

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