Le Saint-Suaire est une icône qui nous renvoie au visage des persécutés

 Turin, 21 juin 2015 (Apic) Le Saint-Suaire est une icône qui nous renvoie au visage de chaque personne qui souffre et qui est injustement persécutée. C’est ce qu’a assuré le pape François lors de l’Angélus, le 21 juin 2015 à Turin, à l’issue de la messe célébrée Piazza Vittorio Veneto. Le pontife a par ailleurs évoqué le bicentenaire de la naissance du saint piémontais Jean Bosco (1815-1888), qu’il est également venu célébrer à Turin.

Alors qu’il avait prié en silence devant le Saint-Suaire exposé dans la cathédrale Saint-Jean Baptiste de Turin avant de célébrer la messe Piazza Vittorio Veneto, le pape a qualifié le linceul de Turin d’icône, tout comme ses prédécesseurs l’avaient fait. «Le Saint-Suaire attire vers le visage et le corps martyrisé de Jésus, a ainsi souligné le pontife. Et, en même temps, il nous pousse vers le visage de chaque personne souffrante et injustement persécutée». «Il nous pousse dans la même direction que le don d’amour de Jésus», a ajouté le pontife.

L’ostention du Saint-Suaire dans la cathédrale de Turin, débutée le 19 avril dernier, se clôturera ce 24 juin. Environ trois millions de pèlerins du monde entier se seront rendus dans la capitale piémontaise pour vénérer cette pièce de lin de 4,36 sur 1,10 mètres, objet tant de dévotion que de recherches scientifiques et de controverses. La dernière ostention publique, à laquelle Benoît XVI s’était rendu, a eu lieu en 2010, accueillant plus de deux millions de pèlerins.

Si l’Eglise est propriétaire du linceul depuis 1983, elle ne s’est pas officiellement prononcée sur son authenticité. Benoît XVI avait affirmé que cette «icône extraordinaire» du Samedi saint correspondait totalement au récit de la mort du Christ dans les Evangiles. Lors de l’ostension télévisuelle de mars 2013, le pape François avait, lui, évoqué le visage défiguré du Christ qui ressemble à tant de visages d’hommes et de femmes blessés par une vie qui ne respecte pas leur dignité, par des guerres et des violences qui frappent les plus faibles. Jean-Paul II avait quant à lui parlé d’un témoin muet mais étonnement éloquent.

Saint Jean Bosco

«Rappelons-nous l’ardeur apostolique de tant de prêtres saints de cette terre, à commencer par Don Bosco», a en outre lancé le pape François, saluant le bicentenaire de la naissance du saint piémontais, célébré cette année à Turin. Il a en outre appelé la foule à prier la Vierge Marie pour Turin, sa région et ses habitants, afin qu’ils puissent vivre dans la justice, dans la paix et dans la fraternité.

Avant de quitter la place, le pape s’est par ailleurs qualifié lui-même de «petit-fils» du Piémont, dans une nouvelle allusion à ses origines piémontaises. Au lendemain de cette première journée chargée à Turin, le pape François devait retrouver en privé, à l’archevêché de Turin, une trentaine de membres de sa famille piémontaise pour lesquels il devait célébrer la messe avant de déjeuner avec eux. Alors qu’il était encore archevêque puis cardinal, lors de ses voyages au Vatican, Jorge Mario Bergoglio avait toujours réussi à rendre visite à ses cousins au second degré, qui habitent tous dans la région piémontaise. La maison de son grand père italien se situe à Bricco Marmorito, à environ 50 km de Turin.

A l’issue de l’Angélus, le pape devait se rendre dans les locaux de l’archvêché de Turin, où il devait déjeuner avec des jeunes détenus issus de la prison turinoise pour mineurs de Ferrante-Aporti, ainsi que quelques migrants et des sans-abri. (apic/imedia/lf/mp)

 

Maurice Page

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