Nouvelle liturgie pour l’Eglise évangélique (290891)
Un classeur de fiches qui adapte le langage des cultes aux assemblées
Lausanne, 29août(APIC) L’été 1991 marquera d’une pierre blanche la vie
culturelle de l’Eglise évangélique réformée du Canton de Vaud (EERV). Celle-ci vient en effet de se doter d’un nouveau recueil de textes liturgiques
appelé à remplacer la « Liturgie rouge ». Le recueil se présente sous la forme d’un épais classeur, dont les fiches mobiles manifestent la liberté offerte aux officiants de collationner les textes selon les circonstances
particulières, de faire des emprunts à d’autres liturgies et de formuler
librement des prières personnelles. Le pasteur Olivier Favrod, responsable
des ministères de l’EERV et président de la Commission de liturgie, a expliqué la spécificité de la nouvelle liturgie.
Depuis 1984 le Synode de l’EERV a adopté des normes liturgiques destinées à définir des limites à la liberté dans la célébration du culte réformé.
Ces normes qui se démarquent de la liturgie de 1975 constituent le cadre de
la nouvelle liturgie vaudoise. Elles sont fondées sur trois principes: le
désir d’unité dans la célébration, de manière à exprimer tant la communion
entre les diverses paroisses du canton que la communion de l’Eglise vaudoise avec les autres Eglises réformées, en même temps que la communion dans
la grande tradition de l’Eglise Universelle; la liberté laissée aux communautés et officiants d’emprunter des textes à d’autres liturgies et de formuler des prières de circonstance dans la ligne de prière de l’Eglise; la
simplicité du vocabulaire et du langage.
Deux sortes de « destinataires
La principale caractéristique du classeur de fiches est de distinguer
deux types d’assemblées présentes aux cultes: l’assemblée du dimanche matin, habituée à une forme liturgique; l’assemblée occasionnelle (mariage,
service funèbre, culte de l’abbaye ou telle occasion spéciale), plus sensible à un langage simple et direct, ainsi qu’à une ambiance nécessitant une
grande qualité de communication. Pour le pasteur Favrod, cette distinction
est conforme à la loi ecclésiastique qui rend le pasteur responsable du
culte. « Si un pasteur décide de ne pas suivre l’ordre du culte proposé par
le Synode de l’Eglise, il devra s’en expliquer devant son Conseil de paroisse », souligne-t-il.
Déjà des critiques
Certains pasteurs formulent des critiques à l’égard du classeur de textes liturgiques. Ils reprochent au système de fiches de rompre l’unité du
culte à travers le canton et dans l’Eglise universelle.
D’autres critiques concernant le langage des textes dénoncent un risque
d’appauvrissement de la langue française et une certaine « vulgarité » des
mots de tous les jours, lorsqu’ils sont utilisés dans le contexte du culte
rendu à Dieu.
Les pasteurs de l’Eglise réformée vaudoise pourront désormais utiliser
de deux façons cet instrument liturgique, qui se veut empreint de souplesse, dans un souci d’unité et dans le respect de la diversité: ils pourront
l’utiliser tel qu’il est ou bien en tant que point de départ et de référence pour élaborer d’autres textes adaptés aux normes liturgiques de l’EERV.
(apic/spp/sjb)
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