Sénégal: L’Eglise catholique salue la mémoire du percussionniste Doudou Ndiaye Rose

Dakar, 20.08.2015 (cath.ch-apic) L’Eglise catholique au Sénégal a salué la mémoire du célèbre percussionniste Doudou Ndiaye Rose, décédé le 19 août 2015 à l’âge de 85 ans. Le virtuose du tam-tam a joué un rôle important dans le dialogue islamo-chrétien au Sénégal.

Surnommé «le Tambour-major», Doudou Ndiaye Rose était classé par l’UNESCO «trésor humain vivant». Ce titre honore «des personnes ou groupes de personnes détenant des savoirs ou savoir-faire dont ils sont les acteurs stratégiques de transmission». Il avait parcouru le Sénégal pour apprendre les anciens et très élaborés langages de percussions.

Les télévisions sénégalaises ont bouleversé leurs programmes habituels pour annoncer son décès et organisé des émissions spéciales jusque tard dans la nuit. La presse lui a unanimement rendu hommage.

Ce polygame, père de 30 enfants et artiste talentueux, a marqué de manière indélébile la scène artistique du Sénégal, depuis la période coloniale.

Un chantre du dialogue interreligieux

Dans un communiqué publié peu après l’annonce du décès du musicien, l’archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye, a rappelé «sa grande contribution au dialogue islamo chrétien, à travers son amitié et sa collaboration avec Julien Jouga, dont il a accompagné la chorale et favorisé le rayonnement». Julien Jouga (1931-2001) était le fondateur et directeur de la chorale paroissiale Saint-Joseph de Médina, un quartier populaire de Dakar, et du Choeur sénégalais. Il a participé à l’essor du chant choral au Sénégal à travers de nombreux concerts et par l’animation de cérémonies religieuses. Ce catholique a également composé des chants musulmans.

L’amitié avec Julien Jouga

Dans une récente déclaration à la presse sénégalaise, Doudou Ndiaye Rose avait évoqué de façon chaleureuse ses liens avec le catholicisme, à travers Julien Jouga et sa chorale. «Nous avions cheminé ensemble pendant 35 ans. Je l’ai rencontré grâce au président Léopold Sédar Senghor, un catholique qui dirigeait à l’époque le Sénégal. Car, le chef de l’Etat voulait qu’on africanise la chorale, en intégrant des chants profanes et des chants religieux. Il avait alors donné des instructions au ministre de la Culture de l’époque. Celui-ci, à son tour, avait contacté Julien Jouga qui devait travailler avec moi. Ensemble, nous sommes allés voir des religieux pour demander la permission de reprendre leurs chansons». Les deux musiciens ont beaucoup voyagé ensemble, allant notamment en pèlerinage à Rome. «Nous avons visité beaucoup de lieux chrétiens, et il respectait toujours les différences confessionnelles. Partout où nous allions, Julien Jouga s’assurait qu’on ne me serve pas de viande de porc ou de repas préparés avec de l’alcool. Il était quelqu’un de correct, d’honnête et de sincère», avait affirmé le percussionniste. (apic/ibc/ag/rz)

 

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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