Homélie du 27 avril 2014

Prédicateur : Abbé Célestin Kabundi
Date : 27 avril 2014
Lieu : Eglise Saint-Nicolas de Flue, Lausanne
Type : radio

Frères et sœurs bien aimés de Dieu, bienvenue,

Le joyeux alléluia de Pâques résonne encore aujourd’hui

En ce premier dimanche après Pâques, dimanche in Albis, nous célébrons la fête de la Divine miséricorde. C’est Jean Paul II qui institua cette fête le jour de la canonisation de Sainte Faustine en 2000. Le Christ lui avait dit : » La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, je désire qu’elle soit fêtée solennellement le premier dimanche après Pâques.

Et aujourd’hui à place Saint Pierre à Rome, prions ensemble avec le Saint Père François qui canonise deux anciens papes. Chacun avec son charisme particulier et riche : Jean XXIII, artisan de l’ouverture (Concile Vatican II), Jean Paul II, l’infatigable missionnaire de l’Evangile dans le monde et apôtre de la Divine Miséricorde.

Oui Dieu nous aime, Il nous aime profondément et à travers la fête d’aujourd’hui, il nous dit : mon enfant bien aimé, ne t’enfermes pas dans ton péché, dans tes doutes, dans tes angoisses. Par mon Fils, je t’offre le salut, je t’offre mon pardon, je t’offre tout mon amour. C’est l’occasion de lui confier toutes les personnes touchées par l’épreuve, souffrantes, meurtries, blessées ou écrasées par le poids de leur culpabilité, Car chaque personne est précieuse aux yeux de Dieu, le Christ a donné sa vie pour chacun »

Oui Dieu nous aime d’un amour profond comme une mère et nous offre sans cesse sa miséricorde :

Ce mot miséricorde vient du latin miseri/cordia et signifie qui a le cœur (cor) sensible au malheur (miseria). Dieu a un cœur sensible à la misère, à notre misère, à nos souffrances, à nos péchés. La Miséricorde divine c’est sa fidélité inlassable à son amour pour l’homme, malgré tout le péché dont celui-ci se rend coupable.

Elle est la force de la vérité et de l’amour qui s’oppose au mal et cherche à le vaincre par le bien (cf. Romains 12, 17.21). La miséricorde n’est, en aucun cas, un laisser faire devant l’injustice ou la violence et encore moins une vague compassion sentimentale devant la souffrance ou la blessure d’autrui. Ce n’est pas vivre, disait Benoît XVI, « comme si le bien et le mal était égaux sous prétexte que Dieu ne peut être que miséricordieux.

Si dans l’Ancien Testament, Dieu se proclame : YHWH, YHWH, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité (Exode 34, 4-5) ; c’est en Jésus-Christ, mort sur la croix et ressuscité que sa miséricorde est particulièrement visible.

Frères et sœurs bien aimés,

Comme entendu dans l’Évangile de ce Dimanche, celui de l’apparition de Jésus ressuscité aux apôtres et à saint Thomas : « Jésus vint et se tint au milieu d’eux et il leur dit : « Paix à vous ! ». Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie à la vue du Seigneur. Il leur dit alors de nouveau : « Paix à vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » ».

« Avant de prononcer ces paroles, disait Jean Paul II le 30 avril 2000, Jésus montre ses mains et son côté. C’est-à-dire qu’il montre les blessures de la Passion, en particulier la blessure du coeur, source d’où jaillit la grande vague de miséricorde qui se déverse sur l’humanité. A travers le coeur du Christ crucifié, la miséricorde divine atteint les hommes. Cette miséricorde, le Christ la diffuse sur l’humanité à travers l’envoi de l’Esprit qui, dans la Trinité, est la Personne – Amour. Et la miséricorde n’est-elle pas le « second nom » de l’amour, saisi dans son aspect le plus profond et le plus tendre, dans son aptitude à se charger de chaque besoin, en particulier dans son immense capacité de pardon ».

Il y ressort donc un lien étroit entre la passion du Christ et sa résurrection et la fête de la Divine Miséricorde. « Qui voit Jésus en croix voit le Père en sa miséricorde ». Le Christ incarne et personnalise la miséricorde.

C’est justement cela que notre Seigneur Jésus disait à Sr Faustine :

 » Ma fille, parle au monde entier de mon inconcevable Miséricorde. Je désire que la Fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs. En ce jour les entrailles de ma Miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de la source de ma miséricorde ; toute âme qui se confessera (dans les huit jours qui précèdent ou suivent ce Dimanche de la Miséricorde) et communiera, recevra le pardon complet de ses fautes et la remise de leur peine ; en ce jour sont ouvertes toutes les sources divines par lesquelles s’écoulent les grâces ; qu’aucune âme n’ait peur de s’approcher de moi, même si ses péchés sont comme l’écarlate. […] » (Petit Journal, § 699).

Frères et sœurs bien aimés,

Une chose est d’implorer la miséricorde de Dieu et une autre est d’y croire, d’y croire vraiment, de poser des actes. Y croire demande de lui faire confiance, lui ouvrir notre cœur, nous convertir à sa Parole de Vie, de croire en son Fils unique, en qui Il nous donne tout.

Et quelqu’un y a cru profondément et devient pour nous tous l’apôtre de la divine miséricorde. C’est Jean Paul II.

« Il était lui-même d’abord et avant tout un homme de miséricorde tout en ne transigeant pas sur la vérité et la justice. Son attitude notamment à l’égard des personnes fragilisées par la vie, enfants, personnes malades ou handicapées, pauvres, ne trompe pas sur sa profonde compassion pour toute souffrance. Ceci témoigne de la force et du courage de la miséricorde, qui l’habitait ».

Il est et restera pour nous un vrai témoin et une voie à suivre.

Et depuis le début de son ministère pontifical, le pape François revient chaque fois sur la MISERICORDE DIVINE. DIO NON SI STANCA MAI DI PERDONARCI. SIAMO NOI A SCANTARCI DI CHIEDERE A LUI IL PERDONO (Dieu ne se fatigue jamais de nous pardonner. C’est nous qui nous fatiguons de lui demander pardon).

En cette fête de la divine miséricorde, allons tous ensemble avec confiance à la source de la miséricorde et laissons l’appel du Seigneur retentir en nous : « soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». Puisons dans son sacré cœur les flots de la miséricorde qui lavent les âmes du péché et les délivrent de la mort et à l’exemple de nos deux Saints, devenons à notre tour des apôtres de sa miséricorde. .

Parce qu’Il nous aime, Dieu nous fait confiance, et nous demande de faire confiance en son Fils et avec confiance répétons à Dieu aujourd’hui :

›Jésus, j’ai confiance en toi.
Aie miséricorde de nous et du monde entier’.
Amen.

Dimanche de la Miséricorde

Lectures bibliques : Actes 2, 42-47;1 Pierre 1, 3-9; Jean 20, 19-31

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