la polémique sur la protection des forêts nationales
Bangkok, 8septembre(APIC) L’arrestation vendredi du moine bouddhiste Phra
Prachakpa par la police de Nakhon Ratchasima, dans le Nord-Est du pays,
vient relancer en Thailande la polémique en cours sur la protection des forêts nationales. Cette arrestation est largement commentée dans tous les
journaux thailandais de samedi et dimanche.
Responsable du monastère bouddhiste controversé de Hua Num Put, dans
la province thailandaise de Burinam (à 400 km de Bangkok), Phra Prachak a
en effet pris la tête de plusieurs groupes de villageois riverains pour
protéger la forêt locale de Dong Yai, couramment menacée par des chantiers
d’abattage clandestin. Malgré la révocation officielle de toutes les concessions forestières, dans une loi votée le 10 janvier 1989, les autorités
officielles continuent de tolérer une telle pratique.
Relaché samedi sous une caution de 190’000 baths (environ 11’000 francs
suisses) le moine activiste n’a pas caché sa désapprobation devant les méthodes employées par les forces de l’ordre, qui l’ont notamment menacé de
le traduire en justice et d’exiger son retour à l’état laïc. Accusé par la
police de provoquer des émeutes et de « mobiliser les villageois contre
l’autorité », Phra Prachak a déclaré aux journalistes qu’il comptait poursuivre « sa lutte contre la déforestation par des moyens ’pacifistes’. Afin
d’éviter toute sanction religieuse ’injuste’, il entendait aussi faire appel au Patriarche Suprême de Thailande ».
Annoncée « à la une » par la plupart des quotidiens de Bangkok, et reprise
en détail par l’édition dominicale de la « Nation », l’un des deux quotidiens
en anglais du pays, cette arrestation mouvementée redonne un coup de projecteur sur le problème décisif de la déflorestation en Thailande et du laxisme évident des autorités envers l’abattage illégal.
Menacée de disparaître, la forêt de Dong Yai, qui recouvrent 20’000 rai
de terrain est en effet depuis plusieurs mois le théâtre d’affrontements
entre l’administration et les villageois. Ces derniers reprochent en effet
aux autorités et à l’armée de chercher à les évincer, en faisant place nette, pour y mettre des plantations d’eucalyptus. Et de fermer les yeux sur
les opérations illégales d’abattage, commanditées en coulisses par d’importants hommes d’affaires du cru. (apic/rw/ba)
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