Homélie du 05 mai 2013

Prédicateur : Abbé Claude Pauli
Date : 05 mai 2013
Lieu : Foyer Saint-Paul, Cologny
Type : radio

Chers résidents du Foyer St Paul, Chers auditeurs d’Espace 2, Très chers malades qui nous faites l’honneur de nous unir à nous dans la prière. Chers frères et sœurs bien-aimés de Dieu,

Nous poursuivons notre méditation des derniers chapitres de St Jean. Nous sommes à quelques heures de la passion de Jésus. L’heure ultime ou, d’une part, Jésus va accomplir sa mission rédemptrice par le don de sa vie et d’autre part, il va rejoindre le Père qui a mis en lui tout son amour. Il a probablement une apréhension humainement légitime de cette heure, en même temps largement vaincue par le désir de son passage de ce monde à son Père. Sans douter de sa finalité bienheureuse, ne nous rejoint-il pas dans la question du comment de cet instant unique de notre vie que sera notre mort ? Dès lors à chacun de nous s’adresse cette invitation de Jésus : « Ne soyez pas bouleversés et effrayés… »

C’est une forme de testament qu’Il laisse à ses disciples. Peut être est-ce là aussi une incitation pour chacun de nous à bien préciser dans nos dernières volontés non seulement ce que fut notre ligne de force durant notre existence laissant à nos proches un trésor de vie, mais aussi ce que nous souhaiterions concrètement au jour de notre encièlement….Jésus lui-même ne prend-t-il pas soin d’annoncer à ses disciples ce qui va se passer ?

Certes les disciples sont tristes de savoir que Jésus va partir. La séparation est toujours une épreuve. Et la parole de ce jour nous invite à faire preuve de compassion pour nos frères et sœurs qui souffrent de la séparation. Elle nous appelle à nous rapprocher d’eux. Elle nous invite à entourer de notre sollicitude ceux et celles qui sont dans le deuil, à écouter la souffrance de ceux et celles qui subissent la rupture d’un lien d’amitié ou d’amour. Parmi vous, chers malades, chers résidents, vous qui nous écoutés quelqu’un se sent peut-être délaissé par sa famille ou est dans l’épreuve et a l’impression que Dieu s’est éloigné de lui et qu’il n’a jamais fait retour. Si tel est le cas, en union de prière, ensemble, osons crier avec le psalmiste : « Dieu que ton visage s’illumine pour nous ».

Dès lors, le message de l’évangile d’aujourd’hui nous concerne tous car il est plein de promesse et d’espérance.

Jésus complète l’essentiel de son message déjà entamé dimanche dernier par le don du commandement nouveau : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.

Précisément, Il nous invite à la confiance et à la fidélité en sa Parole, preuve concrète de notre amour à son égard. Oser lâcher prise, abandonner et tout remetre, comme lui à l’heure ultime, entre les mains du Père.

Il sait que seuls, nous n’y arriverons pas. Il envoie pour nous l’Esprit Saint qui est, selon la parole propre à St Jean, notre défenseur, à commencer par nous aider à nous défendre contre nous même et tout ce qui en nous est peur, repli sur soi, manque de confiance en soi, dans les autres, voire même parfois en Dieu, reconnaissons le humblement.

Chers résidents, chers malades, cher auditeur, c’est à chacun d’entre nous que Jésus vient redire ce matin : Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma Parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui.

Oser se recevoir du Père et du Fils dans l’Esprit.

C’est la trinité toute entière qui s’invite dans nos pauvres humanités et c’est l’Esprit Saint qui sans cesse nous rappelle, éveille et fait vivre dans nos cœurs les paroles de Jésus.

Dans un de ses premiers messages, notre pape François l’a rappelé en disant, je cite : « Que les fidèles suivent le Seigneur «»¨avec courage et fidélité ; qu’ils annoncent «»¨le Christ Ressuscité avec joie par la parole «»¨et par le témoignage de leur vie, dans le»«¨ quotidien, qu’ils se dépouillent des»«¨ nombreuses idoles et qu’ils adorent Jésus,»«¨ Lui seul !

Dans cette dynamique de foi, au delà de nos fragilités, de nos lassitudes et de nos dépits, aucun jour n’est de trop, je le redis, chaque jour vécu avec le Seigneur, est un jour gagné. Au temps des actes des apôtres, nous l’avons entendu, « courage » était déjà un mot d’ordre d’attachement au Seigneur.

Nourrie par sa parole, un des premiers fruits de cette vie intime avec lui, que l’Esprit Saint nous accorde est la paix du Seigneur. La paix que Dieu nous offre est don qui baigne notre cœur dans la quiétude de nous savoir habités par Dieu qui veut, nous l’a rappelé St Jean, demeurer en nous mais qui en aucun cas n’entrera par effraction dans notre cœur.

Chers résidents du foyer St Paul, chers malades, chers auditeurs

Nous déclinons, nous vieillissons mais notre cœur lui se revêt petit à petit de l’éternelle jeunesse de Dieu.

Avec l’apôtre Jean, au jour de notre salut, nous nous extasierons devant la cité sainte, irradiée de la gloire de Dieu. De cette grande et haute muraille, nous aurons été, sur cette terrre, des pierres vivantes ayant accueilli, comme ce matin, le cœur purifié, pacifié et rempli d’amour, l’Agneau de Dieu, source de lumière pour notre vie d’ici bas déjà, et Gloire de Dieu pour l’éternité.

AMEN.

6e dimanche de Pâques

Lectures bibliques : Actes 15, 1-2.22-29; Apocalypse 21, 10-14.22-23; Jean 14, 23-29

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