A six semaines du Synode des évêques sur l’Europe (241091)
Bruxelles, 24octobre(APIC) L’abbaye catholique de rites bysantin et latin
de Chevetogne (Belgique), vient de publier ses « réflexions sur la situation
religieuse en Europe centrale et orientale ». L’abbé Dom Michel Van Parys,
auteur de la brochure tente d’expliquer la raison de la réaction négative
de l’Eglise orthodoxe à l’invitation du Vatican au Synode sur l’Europe du
28 novembre au 14 décembre. Les moines du monastère de l’unité de Chevetogne s’emploient, depuis sa fondation en 1925, à promouvoir le dialogue entre
les Eglises d’Orient et d’Occident.
« La situation actuelle dans les pays d’Europe centrale et orientale à
tradition orthodoxe offre aux catholiques l’occasion de participer à
l’évangélisation et de rendre de grands services loyaux et fraternels, à
condition de ne jamais négliger le respect qu’ils doivent aux chrétiens et
aux Eglises chrétiennes qui y annonce l’Evangile depuis longtemps. Sinon on
court le risque d’un énorme contre-témoignage », c’est ainsi que l’abbé Van
Parys présente le problème de « la nouvelle évangélisation » prônée par le
Synode sur l’Europe.
Réflexes nationaux et d’opposition religieuse
Selon le Père abbé, « il existe un réel danger qu’en se précipitant vers
des actions missonnaires, peu au fait des traditions religieuses et culturelles on fasse plus de mal que de bien ». Car la situation est bien sûr
très différente de celle de l’Occident. Dans cette Europe qui sort du marxisme, le processus de démocratisation va de pair avec une adaptation pénible au nouvel ordre économique, et la recherche de l’identité propre. « Ce
processus prend souvent la forme de réflexes nationaux ou nationalistes. Il
se manifeste aussi en termes d’opposition religieuse. Ce réajustement des
rapports entre les croyants et les Eglises entraine aussi des implications
matérielles, comme les nombreux conflits autour de la propriété ecclésiastique », explique le Père Van Parys.
Le Synode et l’Europe
Selon l’abbé de Chevetogne, « beaucoup d’orthodoxes en Europe centrale et
orientale se sentent menacés par l’activité de mouvements catholiques, surtout ceux d’origine récente ». Cependant sa position quant au Synode demeure
« l’ouverture »: « Il est important que le débat soit ouvert aux observateurs
des autres Eglises, et que leur apport soit pris activement en considération. Il faut aussi souhaiter que le document final reflète clairement ce
souci de tenir compte des préoccupations des autres Eglises. L’enjeu dépasse de loin les seules relations entre Eglises: que l’on songe au coefficient religieux du conflit déchirant qui oppose aujourd’hui serbes et Croates ». (apic/cip/ap)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/a-six-semaines-du-synode-des-eveques-sur-l-europe-241091/