A Holguín, le pape François évoque les «sacrifices» de l’Eglise catholique cubaine

Holguín, 21.09.2015 (cath.ch-apic) Au troisième jour de son séjour à Cuba, le 21 septembre 2015, le pape François a célébré la messe à Holguín, devant des dizaines de milliers de personnes. Sur la Plaza de la Revolución de cette cité portuaire du Sud-Est de l’île, berceau de la famille Castro, le pape a évoqué les « sacrifices » de l’Eglise catholique cubaine.

« Je sais au prix de quels efforts et au prix de quels sacrifices l’Eglise à Cuba travaille pour porter à tous, jusqu’aux endroits les plus éloignés, la parole et la présence du Christ », a relevé le pape François dans son homélie.

Manque de lieux de culte et de prêtres

Depuis un demi-siècle de régime athée, l’Eglise catholique est sérieusement entravée dans son action pastorale, malgré de timides progrès ces 15 dernières années.

Dans son homélie, le pape a alors particulièrement salué le rôle des « maisons de mission qui, face au manque de lieux de culte et de prêtres, permettent à de nombreuses personnes d’avoir un espace de prière, d’écoute de la Parole, de catéchèse et de vie de communauté ». A sa façon, le pontife a ainsi évoqué l’impossibilité pour l’Eglise de construire des lieux de culte, à l’exception récente d’une église à La Havane.

Le pape semble fatigué

Le pape a consacré son homélie à saint Matthieu, fêté le 21 septembre, et à la vocation du percepteur des impôts devenu l’un des apôtres. Depuis Holguín, une ville dont est originaire la famille Castro, le pape François a semblé lancer une pique au régime: « Pour Matthieu et pour tous ceux qui ont senti le regard de Jésus, les concitoyens ne sont pas ceux aux dépens desquels on ›vit’, dont on use et abuse », a-t-il ainsi assuré.

Dans la chaleur moite de la troisième ville du pays, le pontife de 78 ans a semblé fatigué lors de cette messe, deux jours après son arrivée sur le sol cubain. Deux cérémoniaires le soutenaient à chaque fois qu’il devait monter des marches.

Le 21 septembre est un jour particulier dans la vie de Jorge Mario Bergoglio. Récemment encore, le pape François racontait avoir ressenti « l’appel » du Seigneur à une vie sacerdotale et religieuse après s’être confessé, le 21 septembre 1953. « Je suis entré par hasard dans l’église, j’ai vu un confessionnal et j’en suis sorti différent, (…) ma vie a changé », confiait ainsi le pape à de jeunes consacrés, le 17 septembre dernier.

Cette rencontre avec la miséricorde divine au jour de la fête de saint Matthieu est à l’origine de la devise du pape: « Miserando atque eligendo ». Celle-ci provient d’un sermon du moine Bède le Vénérable (environ 672-735) qui commentait l’appel du Christ à saint Mathieu: « Vidit ergo lesus publicanum et quia miserando atque eligendo vidit, ait illi sequere me » (Jésus vit un publicain, il l’aima, il le choisit et il lui dit : ›Suis-moi’ »). (apic/imedia/ami/be)

Jacques Berset

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