Sur la longue avenue Benjamin Franklin, devant plusieurs centaines de milliers de personnes encadrées par des forces de sécurité sur les dents, le chef de l’Eglise catholique a participé à un véritable show à l’américaine, au cours duquel se sont produits la reine de la soul Aretha Franklin, le célèbre ténor italien Andrea Bocelli, ou encore l’acteur américain Mark Wahlberg.
Après une série de témoignages de couples – d’Australie, d’Ukraine, de Jordanie, du Nigeria, Amérindiens des Etats-Unis et d’Argentine -, le pape a laissé tomber le discours prévu pour l’occasion et commencé par remercier les couples pour la beauté de leur témoignage. Visiblement heureux et en pleine forme, il s’est longuement adressé en espagnol à la foule, traduit par un prélat de sa délégation: «Merci à vous tous pour votre présence qui est aussi le véritable témoignage que la vie en famille vaut vraiment la peine, et qu’une société croît avec force, correctement et en vérité si elle est construite sur la base de la famille».
A de très nombreuses reprises, le pape a déclenché des rires dans l’immense assemblée. «La famille est la plus belle réalité que Dieu créa», a par exemple dit le pape avant de poursuivre: «certains d’entre vous pourraient me dire: père, vous parlez comme ça parce que vous êtes célibataire!». Il a reconnu ensuite plusieurs types de difficultés dans la famille : «les discussions, les assiettes qui volent parfois, les enfants qui donnent mal à la tête, sans parler de la belle-mère (…) Ne terminez jamais votre journée sans faire la paix».
Plus gravement, l’évêque de Rome a évoqué «les croix» que l’on dépasse seulement avec l’amour et assuré que «la famille est une usine d’espérance, de résurrection». De nouveau, le pape a demandé plus d’attention pour les enfants et les grands-parents. «Un peuple qui ne sait pas prendre soin des enfants et des personnes âgées est un peuple sans avenir, a réaffirmé le pape, car il n’a pas la force et la mémoire pour aller de l’avant».
Une société ne peut être saine si elle n’offre pas une réelle place à la vie de famille, soutenait notamment le pape dans le texte prévu pour l’occasion. «On ne peut pas penser qu’une société a un avenir, expliquait-il, lorsqu’elle ne fait pas passer des lois capables de protéger les familles et d’assurer leurs besoins fondamentaux, surtout ceux des familles qui sont à leurs débuts». Et le pontife assurait que nombre de problèmes seraient résolus «si nos sociétés protégeaient les familles et offraient aux ménages, spécialement aux couples récemment mariés, la possibilité d’avoir un travail digne, un logement et des services médicaux pour les accompagner au cours de la vie». (apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse